Zone d’accélération industrielle : l’appétit insatiable de Kénitra
Bientôt, il n’y aura plus un seul m2 de disponible pour les investisseurs qui souhaiteraient s’installer dans la Zone d’accélération industrielle de Kénitra. Pour éviter les éventuels «embouteillages» devant les portes de la ZAI, il sera procédé à un agrandissement du périmètre de la plateforme de 96 ha.
La Zone d’accélération industrielle (ZAI) de Kénitra a presque le ventre plein, mais rien ne semble en mesure de combler ses énormes appétits. Le terrain de jeu du groupe PSA au Maroc, rempli à 94%, se voit obligé de s’agrandir pour laisser les opérateurs franchir les portes de ce vaste terreau industriel. Et l’attente pour ces derniers ne devrait plus durer longtemps. Un protocole d’accord portant sur l’extension de la zone, anciennement appelée Atlantic Free Zone, avant sa requalification via la loi de Finances 2020, a été signé mardi 8 décembre, par le ministre de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy, et le directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion, Abdellatif Zaghnoun. D’une superficie d’environ 96 ha, située dans la commune Ameur Saflia (province de Kénitra), cette extension devra renforcer la capacité d’accueil de la zone. Concrètement, le protocole d’accord permettra de définir les modalités et les engagements des parties prenantes, notamment en ce qui concerne la mobilisation du foncier et la réalisation des études nécessaires pour l’aménagement, le développement, la promotion, la commercialisation et la gestion de la nouvelle extension de cette ZAI.
Un terreau fertile industriel
«Nous sommes obligés d’envisager une nouvelle extension de 96 ha parce que PSA a des objectifs signés avec le Maroc qui consistent à atteindre, en 2023, un taux d’intégration de 80%», a expliqué le ministre. Elalamy est d’ailleurs en discussion avec de nombreux opérateurs, lesquels ont manifesté un vif intérêt pour s’installer dans la nouvelle zone, dont MEDZ (filiale de la CDG), va se charger d’en assurer la réalisation des études nécessaires, à savoir les études urbanistiques et techniques, les études de protection des inondations et d’impact environnemental, ainsi que financières et prévisionnelles. Inaugurée en 2012, la ZAI, qui n’en est pas à sa première extension, a permis d’ériger la région du Gharb en pôle industriel compétitif et attractif pour de nombreux investisseurs de renommée mondiale, dira-t-on. En effet, l’écosystème du groupe PSA, qui s’y est installé, a été une locomotive attirant autour de lui plus de 25 équipementiers dans la ZAI, générant 36.571 emplois. Cette extension permettra d’élargir la zone destinée aux fournisseurs de PSA. Aujourd’hui, la ZAI compte 49 sociétés représentant un investissement global de 10,3 milliards de dirhams ayant permis de créer 27.300 emplois. «Tous les objectifs que nous nous étions fixés sont en train d’être atteints. Mieux, sur certains, nous sommes bien en avance», s’est félicité le membre du gouvernement se réjouissant de la reprise de la dynamique du secteur industriel avant de se projeter dans l’après-Covid-19. Un monde qui s’annonce prometteur selon Moulay Hafid Elalamy. «Les perspectives sont extrêmement bonnes, car il y a un changement de positionnement des donneurs d’ordre qui veulent travailler avec le Maroc plus que par le passé pour plein de raisons», dit-t-il. Mieux, au Maroc, «le secteur industriel connaît un vrai engouement et un vrai développement avec un taux d’intégration tel que souhaité par sa majesté le roi Mohammed VI», a-t-il ajouté, avant de souligner qu’à l’exception de l’aéronautique, le secteur industriel a fait un bond de 30% par rapport à son niveau de 2019. «L’aéronautique va continuer de plonger parce que le tourisme n’a pas redémarré et les avions sont encore cloués au sol. C’est l’une des raisons principales qui font que les pièces détachées de ceux-ci n’ont pas été consommés», indique Elalamy.
Une zone aux multiples atouts
En plus des mesures fiscales et douanières attrayantes, la ZAI offre de nombreux avantages. Située à seulement trois heures des capitales européennes, et ce, entre deux grands pôles régionaux, Casablanca et Tanger, la ZAI offre aux opérateurs, qui se sont installés à Kénitra, une excellente connectivité. En plus d’une connexion (à 11 km) au réseau autoroutier national desservant directement le port de Tanger MED, la ZAI donne accès au chemin de fer bordant le site avec une desserte ferroviaire par la ligne Casablanca-Tanger d’une durée de 1h15.
Khadim Mbaye / Les Inspirations Éco