EEP: les Agences pour le développement sur la sellette
Selon Mohamed Benchâaboun, «le maintien de ces agences pour le développement n’est plus justifié du fait des doublons avec d’autres EEP, des départements ou des circonscriptions locales ».
Les Agences pour le développement sont à nouveau dans le viseur du gouvernement. Parmi les mesures annoncées la semaine dernière par le ministère de l’Économie, des finances et de la réforme de l’administration (MEFRA), l’une d’entre-elle prête déjà à controverse. Elle concerne notamment la dissolution des trois agences pour le développement, à savoir celles du Nord, de l’Oriental et du Sud.
«Le maintien de ces agences pour le développement n’est plus justifié du fait des doublons soit avec d’autres Etablissements et entreprises publics – EEP soit avec des départements ou des circonscriptions locales », estime Mohamed Benchâaboun. Autrement dit, ces agences pour le développement ne joueraient plus leur rôle dans le développement territorial du royaume. A quoi bon, donc, continuer à leur accorder vainement des centaines de millions de DH de subventions annuellement?
Cette menace de dissolution des Agences pour le développement est récurrente au Maroc. Mohamed Benchâaboun est en fait le troisième, voire le quatrième ministre à la brandir, avec toujours les mêmes arguments, qui ne font pas forcément l’unanimité. Pourquoi ? Parce que d’aucuns estiment que ces structures accomplissent un travail colossal dans les territoires. «La plupart de leurs projets sont financés par des bailleurs de fonds internationaux », répond un spécialiste du développement territorial qui a requis l’anonymat. Et d’ajouter: «les pouvoirs publics devraient plutôt les orienter dans ce sens là. C’est-à-dire qu’au lieu de les supprimer, ils gagneraient à ce que ces agences subsistent et travaillent directement avec les bailleurs de fonds internationaux qu’elles connaissent bien ». En tous cas, les Agences pour le développement sont habituées à réaliser des études et à rechercher des ressources de financement de leurs projets. Selon cet expert, les actions qu’elles mènent depuis un quart de siècle les rendent importantes pour la régionalisation avancée et pour le modèle de développement en cours de préparation.
AZIZ DIOUF / Les Inspirations ÉCO