Le Marocain Soufiane El Bakkali a été sacré champion du monde du 3.000 m steeple pour la deuxième fois consécutive, mardi soir à Budapest, lors des Championnats du monde d’athlétisme.
El Bakkali, champion olympique en titre, a signé un chrono de 8min 03sec 53/100è, devançant l’Ethiopien Lamecha Girma (08:05.44), détenteur du record du monde de l’épreuve. Le Kényan Abraham Kibiwot a décroché le bronze (8:11.98).
Grâce à cette médaille d’or, El Bakkali a réussi à inscrire son nom en lettres de noblesse dans l’histoire de l’athlétisme mondial, lui qui a réussi à mettre fin à l’hégémonie kényane sur la discipline.
Lors de cette course qui a tenu toutes ses promesses entre les deux hommes forts de la distance, le suspense a été au rendez-vous jusqu’au bout avant qu’El Bakkali ne fasse parler son expérience et sa force dans les derniers mètres pour l’emporter haut la main devant le recordman de l’épreuve.
C’est dire que la tactique déployée par El Bakkali a porté ses fruits dans la mesure où il a pris l’initiative dès les premiers tours en se positionnant en tête de course derrière Girma. Ce dernier, malgré quelques tentatives d’enlever l’or, ne pouvait pas suivre le rythme imposé par le champion marocain dans le dernier tour.
A la faveur de cet exploit, le Maroc inscrit son nom dans le tableau des médailles de ces 19èmes championnats du monde, où le Royaume pointe à la 8è place mondiale.
Qualifiés haut la main en finale de l’épreuve, El Bakkali et Girma caressaient le rêve de s’adjuger le titre mondial, remporté par le champion marocain en 2022 à Eugene aux Etats-Unis, après avoir déjà fait des étincelles aux Jeux Olympiques de Tokyo-2021 en glanant l’or.
Aussi bien à Tokyo qu’à Eugene, le dauphin d’El Bakkali n’a été autre que Girma, qui a vu à chaque fois ses espoirs de sacre s’envoler face à la domination du champion marocain.
Invaincu depuis septembre 2021, El Bakkali (27 ans) est incontestablement le numéro 1 mondial du 3.000 m steeple.
Son titre mondial à Eugene, lui a permis, en effet, de mettre fin à une série de 7 titres mondiaux consécutifs des Kényans, dont les deux derniers sont à mettre à l’actif de Conselsus Kipruto.
Après avoir figuré dans le Top 5 de la liste finale des athlètes retenus pour les World Athletics Awards 2022 grâce à ses performances remarquables, le natif de Fès a continué sur sa lancée en 2023, en réalisant une MPM (Meilleure Performance Mondiale) de la saison en 7:56.68 le 28 mai au Meeting international Mohammed VI d’athlétisme, avant de remporter le 3.000 m steeple aux meetings de Stockholm (2 juillet) et de Silésie (16 juillet), comptant également pour la Ligue de diamant, confirmant sa domination sans partage sur l’épreuve.
Son rival, Lamecha Girma (22 ans) a marqué, lui, les esprits cette année en battant le record du monde du 3.000 m steeple, détenu depuis 2004 par le Qatarien Saif Saaeed Shaheen, lors du meeting de Paris (Ligue de diamant) en juin dernier, avec un chrono de 7:52:11.
Avec cette médaille d’or, le Maroc porte son actif aux championnats du monde d’athlétisme à 32 médailles, dont 12 en or, 12 en argent et 8 en bronze.
Depuis la première édition en 1983 à Helsinki, le Maroc n’a été absent du podium que lors de quatre éditions, à savoir celles de Stuttgart (1993), Berlin (2009), Daegu (2011) et Moscou (2013).
Par ailleurs, l’édition 1999 à Séville reste la plus prolifique pour l’athlétisme marocain avec cinq médailles: deux en or (Hicham El Guerrouj sur le 1.500 m et Salah Hissou sur le 5000 m), deux en argent (Nezha Bidouane sur le 400 m haies et Zahra Ouaaziz sur le 5000 m) et une médaille en bronze (Ali Ezzine sur le 3000 m steeple). Grâce à ce bilan inédit, le Maroc s’était classé à la 5è place du tableau des médailles lors de l’édition 1999 des Mondiaux d’athlétisme.
Le champion du monde et olympique Hicham El Guerrouj est l’athlète marocain le plus titré aux championnats du monde, avec 6 médailles: 4 en or sur le 1.500 m et 2 en argent, une sur le 1.500 m et l’autre sur le 5.000 m.
De son côté, Nezha Bidouane (400 m haies) est la deuxième athlète marocaine la plus titrée, avec deux médailles d’or à Athènes (1997) et Edmonton (2001) et une médaille d’argent à Séville (1999).
A la faveur de son deuxième titre mondial d’affilée, El Bakkali confirme qu’il est au top de son niveau, en prévision des prochains Jeux Olympiques de Paris, où le champion marocain compte conserver son sacre olympique.