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Football : les Lions s’autorisent le rêve américain

Brillamment qualifié pour le Mondial 2026, co-organisé par les États-Unis, le Mexique et le Canada, le Maroc sera forcément l’une des nations attendues l’été prochain, après les belles promesses nées de son épopée historique au Qatar et avant d’endosser le costume d’hôte dans cinq ans. Dans ce contexte, la prochaine Coupe d’Afrique, à la maison, prend de plus en plus des allures de test grandeur nature pour les hommes de Walid Regragui.

Pour la première fois dans l’histoire, le continent africain enverra au moins neuf représentants à la Coupe du monde de football (10, en cas de succès lors des barrages intercontinentaux. Depuis vendredi, le Maroc est assuré d’obtenir une des places réservées à l’Afrique, à la faveur de sa confortable victoire sur le Niger (5-0), laquelle a fait de lui le premier pays de la zone CAF à se qualifier pour tenter de réaliser le rêve américain.

Le lourd héritage du Qatar
L’épopée de Doha, en décembre 2022, a changé la dimension du football marocain. En atteignant les demi-finales du Mondial, une première pour une nation africaine, les Lions de l’Atlas ont dépassé le simple cadre sportif. Leur parcours a ouvert une brèche dans l’imaginaire collectif : l’idée que le football africain pouvait rivaliser, sur la durée, avec les meilleures nations européennes et sud-américaines.

Dès lors, la qualification pour 2026 n’est plus perçue comme une performance en soi, mais comme une étape logique. Le Maroc ne peut plus se présenter en outsider. Il sera attendu, scruté, comparé à ses exploits passés. La surprise de Doha ne doit pas rester une parenthèse : elle doit servir de socle à une nouvelle constance, où chaque compétition internationale sera abordée avec l’ambition de franchir un cap supplémentaire.

La CAN comme révélateur
Avant de se tourner vers les Amériques, la sélection marocaine se mesurera à son continent. Le report de la Coupe d’Afrique des nations, programmée en janvier 2026, place l’épreuve comme le premier grand rendez-vous de la sélection après sa qualification. Et l’attente sera immense.

La CAN représente une histoire contrariée pour le Maroc. Couronné une seule fois, en 1976, le Royaume n’est plus parvenu à s’imposer dans cette compétition depuis près d’un demi-siècle, passant tout près de la consécration en 2004 (défaite en finale contre la Tunisie, pays hôte).

Une disette qui contraste avec la notoriété acquise au Qatar, et les résultats obtenus sur la scène internationale ces dernières années par les clubs marocains (2 finales de Ligue des champions, dont une remportée depuis 2020, 4 succès sur les 6 dernières éditions de la Coupe de la Confédération et les sélections inférieures (victoire au CHAN 2025, champion d’Afrique chez les U17 et U23, finaliste de la CAN U-20, médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Paris 2024).

La prochaine CAN, organisée à domicile, offre une opportunité unique de conforter le statut du Maroc parmi les meilleures nations du continent, avec, cette fois, un titre majeur à la clé.

2030 pour horizon
Au-delà de la quête d’un titre, la CAN sera une répétition générale. Les infrastructures rénovées, l’organisation logistique et l’accueil des supporters serviront de test grandeur nature avant le Mondial 2030. Sur le terrain comme en dehors, le Maroc jouera une part de son prestige. La qualification pour 2026 ne constitue qu’une étape d’un projet plus vaste.

Dans cinq ans, le Maroc partagera avec l’Espagne et le Portugal l’organisation de la Coupe du monde 2030. Ce rendez-vous planétaire, inédit par sa dimension tricontinentale, place le Royaume au cœur d’un dispositif où l’image, la fiabilité et la capacité d’accueil seront scrutées. D’ici là, chaque compétition prend valeur de préparation. La CAN servira de premier test, le Mondial 2026 d’épreuve de confirmation, avant l’organisation de 2030 qui sera le point d’orgue de cette trajectoire.

Cette continuité impose aux Lions de l’Atlas une double mission : performer sur le terrain et incarner le projet d’une nation qui se veut désormais puissance sportive, autant qu’hôte crédible des grands rendez-vous mondiaux. Le succès acquis face au Niger ne marquait qu’une formalité sportive. Mais il ouvre un cycle où le Maroc devra conjuguer ambitions continentales et projection internationale.

En l’espace de quelques années, les Lions de l’Atlas sont passés du rôle d’invité surprise à celui d’équipe attendue, et le pays, d’organisateur à celui d’architecte d’un événement planétaire. L’histoire ne fait que commencer, et c’est désormais à domicile, puis sur le continent américain, que se jouera la crédibilité d’un projet national tourné vers 2030.

Sami Nemli / Les Inspirations ÉCO



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