Volte-face américaine ?
Nos «amis» Américains nous auraient-ils tourné le dos dans l’affaire du Sahara ? Tout plaide pour une position américaine, pour le moins, embarrassante pour le royaume. D’ores et déjà, il y a lieu de préciser que les Américains ne croient pas à l’amitié dans la politique et ne jurent que par l’impact des intérêts. C’est un état d’esprit à respecter, mais surtout à prendre en compte. La résolution préparée par le département d’État et qui spécifie un retour sans conditions des membres de la Minurso est un appui sans ambiguïté au secrétaire général de l’ONU et de son envoyé spécial, Christopher Ross, tous deux mal-aimés par le Maroc. Maintenant, il faut tirer les leçons qui s’imposent, en attendant l’officialisation de cette décision par le Conseil de sécurité et en espérant un revirement de dernière minute. Quoi qu’il en soit, notre pays doit revoir ses positions lobbyistes aux USA, car, valeur aujourd’hui, ils ne produisent que des échecs et vendent aux Marocains un tas d’illusions. En parallèle, il y a lieu de renforcer davantage les liens politico-économiques avec la Russie et la Chine. Ce n’est plus un slogan, mais une nécessité rappelée, par ailleurs, lors du sommet Maroc-CCG au vu du paysage géostratégique mondial. Certes, le Maroc a l’appui de la France. Mais seul parmi cinq membres permanents, Paris reste isolé et c’est notre responsabilité à nous. Plus que jamais, l’Amérique doit être considérée comme un partenaire parmi d’autres et il y a lieu de préparer une alternative solide.
