Vivement une issue pacifique
Le Maroc suit de très près ce qui se passe près de ses frontières de l’Est. C’est un calme qui précède la tempête et c’est à prendre avec beaucoup de sérieux car la trouvaille du président Bouteflika n’est ni plus ni moins qu’une ruse de bas étage.
D’ailleurs, les Algériens n’ont pas tardé à manifester leur colère quant à la légèreté de la proposition de Bouteflika. Il s’agit en fait d’une ultime tentative de sauver un système pourri par la prévarication. C’est pour cela d’ailleurs que les généraux d’Al-Mouradya*, qui détiennent le véritable pouvoir, essayent d’étouffer le mouvement populaire en sacrifiant Bouteflika, devenu une carte brûlée, mais sans rien lâcher de leur hégémonie sur le pouvoir.
Hier, par coïncidence, une statistique d’un organisme international classait l’Algérie comme leader en Afrique en matière d’achat d’armes et parmi les quinze premiers pays au monde. Pourquoi alors tant d’investissements dans les armes ? Prépare-t-on quelque chose pour le Maroc? Non, ce n’est pas sa priorité mais le business de l’armement rapporte gros et les pays occidentaux sont les pires corrupteurs dans ce marché fortement concurrentiel. Le «contrat de la colombe» entre l’Arabie Saoudite et le Royaume-Uni est une leçon dans ce registre et les généraux algériens ne sont pas novices sur ce marché. C’est pourquoi leur demander aujourd’hui d’abandonner cette vache à lait équivaut, pour eux, à un suicide.
En revanche, le peuple algérien est privé de ses richesses dont une partie moisit dans des comptes bancaires en Suisse alors que trois millions de jeunes passent leurs journées à se tourner les pouces, affectés par le taux de chômage le plus élevé sur le continent, avec 12,6%. Tout cela fait de l’Algérie voisine une poudrière dont l’explosion n’arrange les affaires de personnes y compris celles du Maroc et la Tunisie. Vivement donc une issue pacifique pour ce peuple frère.
(*) Palais présidentiel