Tunisie: La bourde de trop
EDITO. En diplomatie, certaines «erreurs» de calcul peuvent s’avérer lourdes, très lourdes de conséquences. A fortiori lorsqu’on est tenu par le respect des règles de bon voisinage.
La «gaffe» du président tunisien, en admettant qu’il ne s’agisse que d’un malencontreux défaut de jugement, était le pas à ne pas franchir pour garder sauve la qualité des relations bilatérales entre le Maroc et la Tunisie. Le communiqué du ministère des Affaires étrangères se montre, d’ailleurs, on ne peut plus limpide : «Après avoir multiplié récemment les positions et actes négatifs à l’égard du Royaume du Maroc et de ses intérêts supérieurs, l’attitude de la Tunisie, dans le cadre du processus de la TICAD, vient confirmer de manière flagrante son hostilité».
Pire encore, alors que toute la communauté internationale «lucide» admet aujourd’hui, clairement et officiellement, son soutien à la marocanité du Sahara, et affirme la pertinence de la proposition d’autonomie formulée par le Royaume sur cette partie de son territoire, le voisin maghrébin est passé outre l’avis du Japon pour inviter le séparatiste en chef audit sommet. Un affront au Maroc, aux pays présents à cette rencontre et une incompréhension totale des messages clés contenus dans les derniers discours royaux concernant notre souveraineté territoriale.
De ce fait, le Royaume a décidé, en toute responsabilité, de ne pas participer à ce sommet et de rappeler son ambassadeur pour consultation. Mais ce que nos voisins semblent ignorer, c’est que l’engagement du Maroc , au sein de l’Union Africaine ou de la TICAD, ne sera pas pour autant ébranlé, comme en attestent les réactions des autres pays, lesquelles suffisent à donner à l’égarement de Tunis sa réelle portée.
En effet, le Maroc n’est pas seul à défendre sa cause nationale. Il est appuyé en cela par nombre de nations solidaires qui ne se contentent pas de soutenir, protocolairement, sa position, mais la défendent avec conviction.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO