Question de déontologie !
Depuis plusieurs mois, la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ) avait commandé une étude auprès du cabinet LMS-CSA pour cerner le taux de pénétration, l’audience et le profil du lectorat de la presse au Maroc. L’objectif était de lister, en partenariat avec le ministère de la Communication, les difficultés rencontrées par le secteur et d’y apporter les remèdes nécessaires avec les différents intervenants. La FMEJ avait tenu plusieurs réunions avec le ministère, constitué des commissions, et avait avisé les partenaires d’éventuelles rencontres d’analyse et d’exploration des pistes d’amélioration. Ce rapport était, avant tout, un outil de travail, et sa publication «à l’état brut» n’était pas envisageable au sein de la fédération. L’idée échangée avec le ministère est que, si publication il devait y avoir, elle devrait attendre que des réponses et des propositions d’améliorations concrètes soient élaborées. Il se trouve, pourtant, que certaines parties ne l’ont pas vu de cet œil, préférant céder à la tentation du scoop… et au passage, insinuer que la crise est chez les autres ! En tout cas, ce rapport d’une centaine de pages est riche en informations, en analyses et en enseignements. De quoi alimenter les pages de tous les confrères et les plages horaires des différents médias, car de grande actualité. Cependant, faire fi des efforts déployés par toute la profession, la FMEJ et le Syndicat national de la presse marocaine (SNPM), pour essayer de comprendre la manière avec laquelle les Marocains appréhendent un secteur de haute sensibilité et échanger les conclusions de l’étude avec des experts devant l’ensemble de la presse, et prôner en revanche, une course au scoop, pourtant révolue, est tout simplement incompréhensible.