Opinions

Presse, les paradoxes !

Qui dit que les Marocains ne lisent pas ? Ils le font, et régulièrement, mais en majorité à titre gratuit, sans donc passer à la caisse. Les techniques sont multiples, mais deux phénomènes, purement marocains, plombent le secteur de la presse. Un, la lecture à grande échelle gracieusement dans les salons de thé, puisque 63% des Marocains qui lisent la presse le font dans un café ! Deux, un procédé qui n’existe nulle par ailleurs et qui consiste à la «location» des journaux, ce qui rend un journal vendu en un exemplaire lu par quatre, voire cinq personnes.
Ainsi, l’on perd un million d’exemplaires/jour lus et non achetés, ce qui constitue un manque à gagner de 1,4 MMDH et menace la survie du secteur. Cette réalité prouve, contrairement aux perceptions, que les Marocains sont toujours attachés à la presse papier en dépit de l’émergence de la presse électronique. Cette dernière a, certes, grignoté des parts de marché, mais n’est nullement la principale cause des maux de la presse classique, car cette dernière reste un outil d’analyse, de décryptage et d’investigation par excellence, au moment où l’électronique est tournée vers le scoop. En d’autres termes, la presse papier est plus tournée vers le «froid», avec un privilège de taille qui réside en la crédibilité dictée par des règles draconiennes en matière de déontologie et de réglementation. Enfin, tout ce qui précède démontre qu’une évaluation de diffusion de la presse papier ne peut se contenter des seuls exemplaires vendus, mais doit prendre en compte surtout la quantité d’exemplaires lus. En d’autres termes, il y a lieu de procéder en termes d’audience pour avoir une appréciation juste de la lecture au Maroc. 



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