Patate chaude
Qui faut-il croire ? Entre le ministre d’État qui appelle à donner un coup d’accélérateur à la réforme du Code pénal et les sources informées qui assurent que ce sujet est loin de figurer parmi les priorités des réunions du gouvernement, l’on ne sait plus où donner de la tête. Ce qui est en revanche certain, c’est que, les échéances électorales se profilant à l’horizon, ni le gouvernement ni les parlementaires ne seront disposés à boucler ce dossier. Les points chauds sont, en effet, nombreux et chaque volet, à lui seul, mériterait de faire l’objet d’un débat national. Plus que cela, c’est à une réforme globale que la majorité des recommandations appellent, entendant par-là une rupture significative avec le Maroc d’il y a quelques décennies. Autant d’éléments qui appuient la thèse selon laquelle la réforme du Code pénal fera certainement partie des patates chaudes réservées par El Otmani à son successeur. Dès lors, ce sera reparti pour une période de suspens supplémentaire, qui risque de se rallonger encore avec les traditionnelles dissonances marquant, à chaque fois, les débats autour des dossiers cruciaux. Si la volonté politique y est, néanmoins, et que le prochain gouvernement lance ce chantier dès le début de son mandat, il en tirerait un double avantage. D’une part, l’optimisation du temps offert par la mandature permettrait d’avancer sur les grands jalons de ladite réforme et, pourquoi pas, de la faire aboutir. D’autre part, ce serait un joli point politique à marquer par le successeur d’El Otmani et son équipe, en activant un dossier clé qui traîne depuis des années déjà, pour moult raisons. En tout état de cause, admettons-le, la réforme du Code pénal, attendue depuis 2016, peut encore attendre un moment, d’ici à la prise de fonction du prochain Exécutif, du fait qu’elle n’a pas encore été entamée. À condition, toutefois, de débloquer les autres dossiers suspendus en cours de route.
Meriem Allam / Les Inspirations Éco