Obscurantisme politique
Il y a deux jours, le délai arrêté par le souverain afin de recueillir les propositions d’un nouveau modèle de développement arrivait à échéance. Le constat est amer ! Pourtant le message royal était on ne peut plus clair : «Fidèle à l’approche participative dont nous nous prévalons toujours pour aborder les problématiques nationales majeures …, Nous appelons à ce que soient associés à ce processus de réflexion l’ensemble des compétences nationales, des acteurs sérieux et des forces vives de la nation…». Sur le terrain, il n’en fut rien. Prenons ce qui est supposé être l’élite politique, à savoir les partis, le résultat n’honore personne. Les six partis formant la majorité ne savent même pas s’ils devraient présenter leurs propositions en bloc ou par parti.
Le chef de gouvernement a formé une commission d’experts indépendants, laquelle a préparé un projet qu’il a transmis aux membres de son cabinet pour l’adopter ou éventuellement l’amender. Les ministres des RNI, MP, USFP et UC ont répondu par une lettre dénonçant ce qu’ils ont appelé le «cavalier seul», en l’occurrence El Otmani, rejetant au passage le contenu du projet et refusant l’idée d’un séminaire sur le sujet. Le PPS, quant à lui, a finalisé sa proposition et attend de voir par quelle voie elle serait traitée.
Du côté de l’opposition, le PAM continue de chavirer dans son anarchie, emporté par des guéguerres internes. Un membre du bureau politique affirme que rien n’a été officiellement discuté au sein de cette formation politique. Seul le parti de l’Istiqlal, formation aguerrie aux rouages de l’État, a pu produire une proposition concrète qu’il a remise au cabinet royal le 11 janvier 2019, observant du même coup la symbolique historique. En clair, l’essentiel de notre classe politique est en passe, encore une fois, de rater un rendez-vous historique. Au lieu de s’atteler sur ce «projet de nation», on s’entête à se perdre dans des querelles vaseuses et destructrices de valeurs qui ne produisent que des perdants ! Quel gâchis !
