Nouvel an au Maroc: jusqu’ici tout va bien, mais…
Et le couvre-feu fût ! Le réveillon de cette année sera célébré sous conditions et le moins que l’on puisse dire de la décision de l’imposer, c’est qu’elle suscite une réflexion bien complexe. Car le problème n’est pas tant dans le couvre-feu lui-même, que dans les considérations qu’il nous pousse à analyser.
D’emblée, la question première que l’on se pose est la suivante : quel est le risque spécifique au réveillon qui ne se manifeste pas durant les autres jours, bars et boîtes de nuit étant déjà, à la base, fermés depuis près de deux années ? Il faut dire que la Covid-19 est parmi nous, au quotidien.
Elle guette la moindre inadvertance, le moindre oubli de désinfection, le moindre dérapage, la moindre négligence. Et quand elle frappe, elle est capable d’asséner des coups mortels. Rendons-nous à l’évidence, la seule, à savoir que le spectre du virus plane sur nos têtes en permanence, abstraction faite des normes du calendrier ou des contextes des rassemblements. Maintenant, lorsqu’on observe les moyens de transport public, force est de constater que le danger est de loin plus présent que dans n’importe quelle célébration. Les mouvements de masse quotidiens dans les bus, tramways, trains… constituent une niche beaucoup plus risquée. Et avec l’arrivée de l’Omicron sur notre sol, elle n’en devient que plus virulente. Seuls le respect des mesures barrières et le vaccin peuvent retarder la contamination, et, à défaut, on finirait bien par tous y passer. Mais plus que cela, le contrôle s’avère impératif.
Rappelons-nous, au début de la pandémie, lorsque la discipline était quasi-générale. N’avions-nous pas réussi à en atténuer le choc, des mois durant ? Le relâchement ne touche pas seulement le principe de précaution, mais le contrôle aussi, et tant que le laisser-aller constitue la devise générale, nous ne sommes guère prêts à tourner la page de la crise sanitaire. Jusqu’ici tout va bien, mais attention au relâchement.
Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO