Opinions

Le gouvernement appelé à « anticiper » les potentielles sorties de crise

Conjoncture oblige, il était évident que l’épineuse question de l’inflation allait s’inviter aux débats dès les premières séances de cette session parlementaire. Comment faire l’impasse sur le sujet quand l’inquiétude est quasi généralisée et que le Chef du gouvernement vient sous la Coupole pour son grand oral ? Hier, Aziz Akhannouch a donc eu droit à une salve de questions portant sur la préservation du pouvoir d’achat sur fond de flambée des prix, et sur les mesures concrètes prévues pour alléger les répercussions de la conjoncture sur la qualité de vie des ménages.

En dépit des pressions inflationnistes qui ont battu des records mondiaux, jetant le flou sur les perspectives de croissance, notre économie a pu tenir. Par les chiffres, le Chef du gouvernement a démontré que la courbe de la relance est bel et bien entamée, en dépit des impacts négatifs des précipitations et de la flambée des cours.

Néanmoins, pour être proactifs, il s’agit aussi de disposer d’un ordre de grandeur réel de cette amélioration. Quant au chemin restant à parcourir dans la voie du redressement, il doit être aussi précis que possible. C’est à ce titre qu’il aurait été recommandé de privilégier la mise au diapason des réalisations chiffrées actuelles avec leurs meilleurs niveaux d’avant-crise et pas avec ceux des deux dernières années.

En 2021, par exemple, la crise était déjà bien enracinée et toute petite accalmie aurait risqué de donner l’air d’une embellie. Et, aujourd’hui, l’enjeu des différents chantiers stratégiques dans lesquels le pays est engagé nous impose de voir grand pour challenger la croissance. Certes, les effets de la pandémie ont été violents et le conflit russo-ukrainien n’a en rien arrangé la donne. Mais il devient, plus que jamais, crucial de privilégier une approche prospective plus pointue pour anticiper les chocs et se positionner sur les pare-feu possibles.

Les réserves souveraines sont un premier pas appréciable dans cette voie, mais il faut continuer à affiner la démarche et à instaurer des warnings précoces, pour anticiper les potentielles sorties de crise et ne pas subir des scénarios tels que celui de la montée des cours du baril.

Meriem Allam / Les Inspirations ÉCO



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