L’Algérie et nous
Le Maroc suit de très près ce qui se passe en Algérie. Et pour cause, nous sommes concernés à plus d’un titre et nous n’avons pas besoin de foyers de tensions à nos portes. Un mouvement social ou même une révolution ne concerneraient que les Algériens. C’est une affaire interne qu’on suit avec intérêt, surtout pour des raisons de sécurité. Or, si le mouvement pacifiste virait au chaos, nos frontières pourraient s’embraser, ce qui pourrait s’avérer fatal. L’exemple de la Libye est toujours là pour nous le rappeler. La Tunisie et l’Égypte, deux pays sortis de révolutions, font depuis huit années les frais d’une anarchie totale et d’un chaos qui rongent la Libye voisine. Les exemples de par le monde sont légion. C’est pourquoi la stabilité de l’Algérie compte beaucoup pour notre pays.
Par ailleurs, n’oublions pas les amalgames d’un Occident schizophrène qui n’hésite pas à «blacklister» toute une région suite à un mouvement social dans un pays donné. Le tourisme marocain n’a-t-il pas payé cher l’insécurité en Tunisie, des années durant, alors que nous n’avons même pas de frontières communes ? Maintenant, sur le plan strictement politique, nous osions espérer un changement de régime à l’occasion des élections présidentielles avant que celles-ci ne s’avèrent être une farce des généraux qui ne veulent rien lâcher.
Ainsi, ils n’hésitent pas à prendre toute la région du Maghreb en otage pour satisfaire un appétit démesuré pour le pouvoir et ses largesses. Un Maghreb avec plus de cent millions de consommateurs, un PIB de plus de 500 milliards de dollars, des richesses naturelles diversifiées et des économies complémentaires assureraient une croissance annuelle continue d’au moins 5%. De quoi absorber les besoins montants de sa force de frappe: sa jeunesse. Au lieu de cela, le régime algérien crée, de toutes pièces, un conflit et disloque cet énorme potentiel au grand dam des Maghrébins. Quel gâchis !
