Iconoclaste…

Les incidents qui ont eu lieu samedi dernier à Jemâat Sehim, une localité située à 37 km au nord de Safi, suite au match de la Botola ayant mis aux prises le Wydad et le FUS de Rabat, ajoutés à l’attaque qu’a subie le car des Espoirs du Raja, lors de leur match avancé contre les Safiots, remettent sur la table la justesse d’exporter hors de Casablanca le phénomène de violence qui accompagne malheureusement d’une façon récurrente les rencontres des clubs casablancais !
Pourquoi fait-on subir à d’autres villes des événements qu’on n’arrive plus à maîtriser à Casablanca, pourtant censée avoir plus de moyens logistiques et de «munitions» pour y faire face ?
Pourquoi n’arrive-t-on pas à prendre les problématiques de la société à bras-le-corps, préférant en général l’évitement ? Le huis clos ou l’exportation des matches sont-ils la solution ? Sachant que cela externalise la violence en dehors du stade, arène naturelle du football, pour faire subir toutes ses affres à des populations civiles, carrément étrangères au sport, comme ce fut le cas pour Semâat Sehim, qui aurait, selon quelques témoignages oculaires, subi des spoliations de biens, des tentatives de viol et des scènes dignes des grandes guérillas urbaines. Si le football ne peut qu’être générateur, ou plutôt théâtre de la frustration sociale, il vaudrait mieux carrément l’arrêter ! La vie humaine étant beaucoup plus sacrée qu’un sport qui ne reste après tout qu’un jeu ! Et au lieu de chercher à sécuriser les matches restants, en relativisant d’abord l’importance du résultat technique, on essaye de changer d’entraîneur pour essayer de forcer un titre qui reste vraiment dérisoire par rapport à la sécurité de la population ! À bon entendeur, salut !
Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours…
Oussama Benabdallah,
Enfant de la télé
o.benabdellah@leseco.ma