Iconoclaste…

La cherté de la scolarité de nos enfants dans la mission française au Maroc fait débat depuis quelques jours, que ce soit dans le réseau AEFE, c’est-à-dire la mission publique, ou au sein de l’OSUI, la mission privée. La goutte qui a fait déborder le vase aura été sans aucun doute, la confirmation de l’augmentation du prix, pourtant annoncé, de 1.500 DH par enfant scolarisé au niveau de l’AEFE.

L’OSUI, qui a pourtant construit un nouveau campus à Bouskoura, triplant du coup sa capacité d’accueil, a continué ses augmentations annuelles de 5% entamées depuis quelques années déjà. Le débat ne se situe malheureusement pas seulement à ce niveau, car si ces écoles se permettent ces augmentations, c’est que la demande est de plus en plus forte. Pour preuve, l’engouement suscité l’an dernier par l’ouverture de la mission belge malgré des frais de scolarité exorbitants et le projet de la mission britannique d’ouvrir prochainement. C’est dire que la niche est plus que jamais très attrayante. Mais le débat le plus profond se situerait, à mon humble avis, dans l’incapacité chronique de l’école publique marocaine, ou même l’école privée parfois, à attirer nos élèves dès lors que leurs parents ont un soupçon de moyens !

Et là, blâmer les écoles étrangères, qui sont désormais dans une logique de marché, d’offre et de demande, loin de toute mission culturelle renvoyée aux calendes grecques, devient dérisoire, improductif et surtout dans une logique d’évitement de nos vraies carences sociales !

L’enseignement est constitutionnellement une priorité fondamentale, c’est à nos futurs pouvoirs publics d’inverser la tendance de la demande, ce qui aura comme conséquence fatalement la baisse des coûts de scolarité. Tout le reste n’est que littérature !

Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours…

Oussama Benabdallah,
Enfant de la télé
o.benabdellah@leseco.ma