Iconoclaste…

Le Maroc a raté 4 fois l’organisation de la Coupe du monde de football (1994, 1998, 2006 et 2010) et a annulé à la dernière minute l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations 2015 après avoir réussi à l’obtenir. Il a par ailleurs réussi à organiser quelques manifestations sportives dont les plus importantes restent les éditions 2013 et 2014 du Mondialito des Clubs. Le Raja, par ses résultats et seulement par ses résultats, avait suscité un engouement populaire, sans pour autant passer par ce que l’on appelle désormais, dans le jargon footballistique, les «Fan Zones», ces lieux publics où l’on crée de l’animation pour toutes ceux qui n’ont pas les tickets des matches, pour des raisons financières ou de disponibilité.Hier, Paris a inauguré sa «Fan Zone» au pied de la tour Eiffel, qui s’étend sur 13 hectares pour un budget substantiel de 16 millions d’euros, car, au-delà de l’aspect purement sportif de l’événement, la capitale européenne veut capitaliser sur celle-ci à des fins culturelles et touristiques!
En 2013, Marrakech et Agadir étaient tout indiquées pour ces Fan Zones, étant donné que ce sont les villes les plus touristiques du royaume, mais cela n’est pas encore entré dans notre culture, et encore moins dans celle de nos élus. Le transfert de l’événement, une année après, d’Agadir à Rabat, est la parfaite illustration de notre manque de vision !
Pour organiser à coup sûr la Coupe du Monde 2026, on doit commencer par acquérir les réflexes stratégiques globaux de développement, apprendre à se vendre et redevenir un peuple tolérant capable d’accepter des «Fan Zones» modernes où toutes les cultures se côtoieraient. C’est ailleurs là l’objectif premier des pays qui bataillent pour organiser des événements de pareille envergure.
Le football ne deviendra ainsi que l’alibi nécessaire à une diplomatie marocaine bien marquetée!
Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours…
Oussama Benabdallah,
Enfant de la télé
o.benabdellah@leseco.ma