Iconoclaste…

Nos voisins espagnols vivent depuis 5 mois sans gouvernement, faute d’alliance, ou plutôt de compromis pour former celui-ci. De nouvelles élections législatives seront tenues le 26 juin, et devraient coûter au fisc espagnol la bagatelle de 196 millions d’euros (plus de 200 milliards de nos centimes).
Deux réflexions contradictoires émergent de cette impasse politique, la première du genre depuis le départ de Franco et le retour de la démocratie, sachant qu’une crise qui n’a pas dépassé 20 jours avait surgi en 1996, avant que José María Aznar ne cherche une alliance avec les indépendantistes catalans et basques pour gouverner.
Les deux contradictions qui surgissent sont donc, d’un côté, cette dépense faramineuse à un moment où le pays vit une crise économique depuis des années, la même crise qui a engendré l’émergence de 2 autres partis venus contester l’hégémonie du bipartisme historique, Podemos («Nous pouvons») plus à gauche que le parti socialiste espagnol, et Ciudadanos («Citoyens») plus au centre que le Parti populaire qui était dernièrement au pouvoir, et c’est ce néo-multipartisme qui a généré cette crise !
Et d’un autre côté, on ne peut s’empêcher d’applaudir la foi de tous ces courants, dans leur pensée, dans leur projet, en un mot dans leur idéologie, suffisante pour refuser toute alliance contre-nature dont le seul but serait d’exercer le pouvoir, comme on a pu le voir au Maroc.
Admiratif devant la ténacité politique, désolé devant l’incapacité à gouverner, tel est mon présent dilemme, porteur malgré tout de plus d’espoir que ce qui se passe comme balkanisation intempestive de la vie politique au Maroc.
Se «bloquer» pour des principes et des valeurs vaut quand même mieux que se «débloquer» contre tout principe et toute valeur !
À bon entendeur, salut !
Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours…