Iconoclaste…

Dans le monde entier, même dans les pays qui étaient précurseurs de la démocratie, du privilège de la pensée et des idées, le débat public laisse place, malheureusement, aux coups bas, au buzz dans son sens le plus large et, surtout, au dénigrement des uns et des autres. Un proverbe très répandu avant disait : «Les intelligents discutent des idées, les moyens discutent des événements et les médiocres discutent des gens», ce proverbe avait comme moralité surtout de prévenir le commun des mortels du risque de tomber dans la médiocrité récurrente à force de parler des autres, et en même temps inciter les gens à adhérer à des espaces collectifs, à lire, à aller au théâtre, bref à être continuellement dans le débat d’idées en vue d’un épanouissement intellectuel enrichissant, qui peut, le cas échéant, amener l’être humain à plus de plénitude, et même de surpasser les comportements liés à la pauvreté, aux malaises et, pire encore, au mal-être continuel qu’on constate de plus en plus dans nos sociétés ! Quand on voit passer en permanence, les censés intellectuels, hommes politiques de diverses sensibilités et les soi-disant notables, dans différents plateaux de télévisions, marocains et étrangers, pour ne parler que des autres, dénigrer, pointer du doigt les défaillances d’autrui, sans pour autant lancer aucune idée directrice, aucune vision novatrice, aucune contradiction nourrissante, on est en droit de se demander où va le monde !
La binarité ambiante qui consiste à être avec ou contre les personnes, sans se préoccuper de l’esprit, nous amènera, à coup sûr, plus d’obscurantisme, plus de haine, plus de xénophobie qu’on en a déjà. Comme si ce qu’on vit à travers le monde n’était pas suffisant pour une vraie prise de conscience !
Les élections d’octobre prochain au Maroc n’apporteraient aucun changement si on reste dans le postulat «pour ou contre Benkirane», l’enjeu est nettement plus grand !
Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours …
Oussama Benabdallah,
Enfant de la télé
o.benabdellah@leseco.ma