Iconoclaste…

La qualification du Wydad aux phases de poules de la Champion’s League africaine a été fêtée telle un sacre, chose que je comprends pour plusieurs raisons :

1. Les plus optimistes parmi les Wydadis ne s’attendaient pas à cette qualification devant l’ogre congolais, de surcroît dans son antre, l’autre représentant du football marocain, le Moghreb de Tetouan ayant été «passé à tabac» l’été dernier dans ce même stade (0-5). Même le Wydad, vainqueur de cette même confrontation en 2011, l’avait été sur tapis vert après avoir été battu sur la pelouse.

2. Le Wydad finaliste de cette compétition en 2011, les FAR premiers vainqueurs marocains en 1985, et surtout le Raja recordman marocain de la compétition ne font malheureusement plus que des apparitions sporadiques, laissant ce plaisir aux Égyptiens, Tunisiens et autres Algériens et Soudanais…

3. Le football marocain est tellement en panne de résultats, et annonciateur de polémiques à répétition, de déclarations intempestives, de scandales d’arbitrages et de violences dans les stades, qu’une victoire, en territoire loin d’être conquis, fait énormément plaisir, et met du baume au cœur. Une autre caractéristique du football marocain -et du joueur marocain en particulier- consiste à ce qu’il soit performant là où on ne l’attend pas du tout, là où il est dénigré, sous-estimé; à contrario, il faillit complètement à sa mission quand il est favori, encensé ou porté aux nues. Cela dénote d’un équilibre profond de la personnalité du footballeur marocain, il n’est que dans la réaction !

À ce niveau, maintenant qu’ils sont dans les groupes, et qu’ils ont repris la posture du favori -car ayant éliminé les favoris- les joueurs du Wydad sont attendus dans l’action, dans la gestion des émotions pour accéder aux marches supérieures de cette coupe africaine et, pourquoi pas, la gagner, puisqu’ils ont gagné face à ceux qui étaient censés être les meilleurs !

Iconoclaste un jour, iconoclaste toujours… 

Oussama Benabdallah,
Enfant de la télé
o.benabdellah@leseco.ma