Grand oral de la CDG
C’est aujourd’hui que Mohamed Benchaâboun, ministre de l’Économie et des finances, et Abdellatif Zaghnoun, directeur général de la CDG, passeront le grand oral à la Chambre des députés. Sur la table, les conclusions du récent rapport de la Cour des comptes, qui a fait couler beaucoup d’encre. Ce sera donc l’occasion pour les responsables de cette institution de replacer les constats dudit rapport dans leur contexte, car il s’agit, concernant la majorité des conclusions relevées par les équipes de Jettou, d’une gestion passée depuis au moins une dizaine d’années. D’ailleurs, la nouvelle stratégie de la CDG prône le recentrage sur les métiers de base, et c’est ce que recommande justement la Cour des comptes.
En d’autres termes, ce rapport conforte l’équipe Zaghnoun dans sa gestion tout en prenant en considération des constats afférents aux investissements dans des secteurs peu ou pas du tout productifs. Mais il ne faut pas non plus ôter à ce dossier sa teneur politique. Nous savons tous que d’anciens directeurs généraux, qu’il est aujourd’hui facile de dénigrer, n’ont fait qu’exécuter une politique générale de l’État notamment en matière de grands projets, qu’il s’agisse de création ou de sauvetage. Il ne faut pas oublier que les visions 2010 et 2020 du tourisme ont été sauvées in extremis suite à une intervention de dernière minute de la CDG.
Aujourd’hui, il faut surtout réussir la transition de cette banque publique de façon à ce que la rentabilité, conjuguée à sa mission historique, puisse hisser l’institution aux meilleurs standards bancaires. Il y a d’abord lieu de changer la perception, dans le subconscient marocain, du bras financier de l’État. Et la nouvelle stratégie prévoit bien ce tournant, mais il faut mener à terme les grands projets entamés il y a des années de cela. On n’amorce pas un virage à toute allure, et cela, les députés doivent le savoir.
