Émergence ou décadence ?
Le PLF 2018 a été adopté, sans surprise, à la première Chambre. Les débats étaient d’un niveau élémentaire et les députés n’ont fait aucun effort de mise à jour par rapport à l’actualité du pays car ce sont pratiquement les mêmes formules qui reviennent chaque année, comme «un projet maigre et qui plonge les secteurs sociaux dans l’expectative». Aucune analyse sur les défis du pays à la lumière de ce qui a été proposé par le gouvernement.
Ainsi, le gouvernement a pu passer sous silence l’impasse faite sur le nouveau concept de modèle de développement. Un chantier qui devrait être inscrit à la tête des priorités et dont l’opposition, désormais composée du seul PAM, ne fait pas son cheval de bataille. Bizarre ! S’agissant du Parti de l’Istiqlal, il navigue encore à vue, un pied dans la majorité et un autre… nulle part.
La formation de Nizar Baraka tergiverse et plonge la classe politique dans un brouillard épais ! Ce qui étonne aussi, c’est que le gouvernement qui, au lendemain du coup de gueule royal sur le modèle de développement devenu obsolète, avait promis de s’y atteler sans délai, n’intègre aucun élément à la mouture initiale du PLF 2018. En d’autres termes, nous perdons une autre année, sinon plus. Si nous aspirons à un modèle de développement évolué à même de relever le défi de l’émergence, c’est aujourd’hui qu’il doit voir le jour, avec le prérequis qu’est l’éducation. Le temps est compté et les challenges sont définis. Il faut juste savoir, une bonne fois pour toutes, ce que nous voulons. L’émergence ou la décadence ? Le choix est vite fait.
