Edito. Peur du vide
Peur ou véritable désir de se mettre en conformité, l’opération de régularisation fiscale volontaire lancée en 2024 au Maroc rencontre en tout cas un écho favorable chez les particuliers. Au 22 octobre, 280,9 millions de dirhams de revenus et d’avoirs non déclarés ont déjà été régularisés. Ce chiffre encourageant appelle à une analyse prudente.
En effet, il est fréquent que de nombreux contribuables attendent les derniers jours avant de régulariser leur situation, d’où la nécessité de suivre de près l’évolution du dispositif jusqu’à la fin de l’année. L’impact réel de cette opération se mesurera alors…
Ce processus de régularisation volontaire fait suite aux campagnes de sensibilisation entamées en 2023, qui avaient déjà montré une hausse notable des recettes fiscales spontanées.
En effet, la dynamique de conformité observée montre un «réveil du civisme fiscal», motivé par des incitations financières et la crainte de contrôles renforcés, alors que l’Administration développe des outils de recoupement de plus en plus sophistiqués.
La démarche traduit donc un changement de paradigme, où l’impôt est perçu comme une obligation et on l’espère comme un devoir citoyen. Si cette tendance se confirme, elle pourrait marquer un tournant dans la relation entre les contribuables marocains et le fisc.
L’assainissement fiscal, désormais volontaire, apparaît comme une voie prometteuse vers une assiette contributive élargie et un sentiment accru de justice fiscale.
Ce que l’on espère, c’est que tout cela aboutisse à un dialogue fiscal plus apaisé, consolidant l’adhésion des citoyens aux principes de transparence et de responsabilité financière. La route est encore longue, mais rien n’est impossible.
Hicham Bennani / Les Inspirations ÉCO