Edito. Masterclass
Connu pour son éloquence et sa connaissance fine des marchés de capitaux, Brahim Touimi-Benjelloun, dont la récente nomination à la présidence du conseil d’administration de la Bourse de Casablanca, en octobre 2024, a apporté un vent de fraîcheur et de dynamisme à l’écosystème financier, a livré une véritable masterclass sur la liquidité des marchés à l’African financial summit qui s’est clôturé mardi 10 décembre. Si le continent africain prend une place de plus en plus prépondérante sur la scène financière internationale, le potentiel demeure important. Sauf que ce gisement d’opportunités ne peut, selon lui, se concrétiser sans une vision commune et des infrastructures adaptées.
La Bourse de Casablanca se place, dans ce cadre, comme un exemple de leadership continental, portée par des réformes structurantes et des innovations techniques avec, à leur tête, le marché à terme. C’est là la preuve d’une volonté affichée d’adopter des mécanismes modernes pour gérer les risques et stabiliser les marchés.
Or, toute seule, la place de Casablanca ne pourra relever le défi de l’intégration régionale qui est freinée par la fragmentation des marchés africains. Il est, aujourd’hui, plus que nécessaire – pour créer un écosystème capable de rivaliser avec les grandes places financières mondiales – d’harmoniser les réglementations et de multiplier les partenariats stratégiques entre les places boursières du continent.
L’innovation financière est, dans ce cadre, également essentielle. Les green bonds, en particulier, offrent une opportunité unique de mobiliser des capitaux tout en répondant aux défis environnementaux. Avec ses infrastructures et son expertise, le marché financier marocain peut jouer un rôle moteur en partageant son expérience et en accompagnant d’autres places africaines dans cette transition. L’enjeu, selon le président de la Bourse de Casablanca, est de bâtir un futur financier où l’Afrique pourra pleinement prendre sa place.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO