Edito. Générer de la valeur

En matière de prévisions économiques, l’unanimité est plutôt rare. En tout cas pour ce qui est de la croissance du Maroc, toutes les institutions de référence, nationales ou étrangères, s’accordent sur un taux de 3,9% cette année, à l’exception du Haut commissariat au plan (HCP), plus prudent, qui table sur 3,8%.
Ce consensus autour d’une reprise modérée témoigne d’une forme de résilience de l’économie marocaine, après une succession de chocs exogènes.
Cette croissance repose principalement sur le regain confirmé du secteur agricole, le dynamisme de la demande intérieure et la bonne tenue des principaux secteurs exportateurs.
Ces perspectives interviennent dans un contexte d’assouplissement monétaire, avec une inflation qui, malgré quelques relents, devrait, selon les estimations, rester contenue entre 2,1% et 2,7% en 2025. Seul bémol, le taux de chômage élevé inquiète.
Le FMI appelle à la nécessité de poursuivre les efforts en matière d’emploi, en particulier pour les jeunes et les femmes, segments les plus sensibles du marché du travail.
Dans l’ensemble, les équilibres macroéconomiques semblent relativement bien maîtrisés, même si certaines vulnérabilités subsistent. Si le pays dispose d’atouts pour consolider sa trajectoire, les prochaines années seront déterminantes pour passer d’une croissance portée par la conjoncture à un modèle plus structurellement générateur de valeur et d’emplois.
Les grands événements sportifs que le Maroc s’apprête à organiser sont des opportunités à saisir pour aller dans cette voie. L’actuel exercice s’annonce, en somme, comme celui de l’ancrage et de la poursuite des réformes. Il faudra rester attentif à la consolidation budgétaire, à la compétitivité de l’économie et à la diversification des moteurs de croissance.
Moulay Ahmed Belghiti / Les Inspirations ÉCO