Coups de poing à l’UMT
Le mouvement syndical au Maroc s’essouffle depuis au moins une décennie. Parmi les principales causes figurent une gouvernance vieillissante et une résistance au rajeunissement de l’encadrement. D’ailleurs, les chefs des principales centrales syndicales ont passé une vingtaine d’années au moins à la tête de leurs syndicats, hormis Miloudi Moukharik, qui a succédé à Mahjoub Benseddik après avoir été l’adjoint et le vrai patron, pendant plusieurs années, de la centrale UMT. D’ailleurs, ce qui vient d’arriver cette semaine, au sein de cette même centrale, à savoir le limogeage du puissant adjoint au secrétaire général et patron de l’Union syndicale interbancaire, Farouk Chahir, laisse pantois. Ce dernier, qui a demeuré au sein de l’USIB pendant plus d’un quart de siècle, n’aurait pas été écarté pour donner sa chance à une nouvelle génération de cadres bancaires, mais pour son «appétit» démesuré qui menacerait Moukharik. Les causes avancées publiquement sont plus rocambolesques que vraies, incriminant plus l’UMT que son «super délégué» au secteur bancaire, qui a fait peur aux plus puissants patrons des banques, des années durant. Ce n’est donc pas aujourd’hui que Moukharik aurait découvert que «ses agissements ne répondraient pas à la déontologie du syndicat» ! Ce qui corrobore cette thèse, c’est que le patron de l’UMT a vite confirmé la nomination de sa fidèle compagne de parcours, Amal Amri, une autre «vieille routière». Maintenant, on se pose la question suivante : est-ce de cette manière qu’une centrale syndicale parviendra à séduire les jeunes ?