À chacun ses contraintes !
EDITO. Dans les tableaux de bord du Comité de veille économique, les voyants rouges clignotent et s’emballent. Les évolutions sectorielles négatives, et même à deux chiffres dans leur grande majorité, se présentent tel un dilemme devant cette instance qui a pour responsabilité de sauver les activités les plus sinistrées. Comment donc classer l’ordre des priorités quand l’hémorragie est généralisée ? Où faut-il viser pour que l’impact de mesures ponctuelles puisse avoir un effet transversal ? Ce dont l’économie a surtout besoin, ce sont des remèdes électrochocs qui puissent refaire tourner la machine dans les plus brefs délais. C’est là toute la complexité de la besogne assignée aux décideurs réunis sous le giron de ce Comité. Chiffres à l’appui, ils sondent, décortiquent, analysent, puis tranchent lequel des secteurs sera le prochain à être perfusé. En attendant leur tour, des segments économiques tentent tant bien que mal de rester debout et de répondre, du mieux qu’ils peuvent, à leur responsabilité sociétale de préserver l’emploi. Un vrai parcours du combattant, puisqu’en parallèle, le compteur des charges et des dettes, lui, n’est pas en crise. Il continue de tourner et de cumuler pertes, factures, créances, charges sociales… Et pour couronner le tout, la manne des commandes se retrouve bloquée depuis de longs mois pour bon nombre d’opérateurs. L’austérité est aujourd’hui bien installée dans le quotidien de nos entreprises, qui ont désormais appris à jongler avec les mécanismes d’optimisation de coûts et de ressources. Des mesures qui ne sauraient les maintenir à flot indéfiniment. D’où l’importance de ces plans d’urgence pour lesquels de nombreux secteurs attendent encore leur tour. À chacun ses contraintes !
Meriem Allam / Les Inspirations Éco