Un Canadien à la tête d’Air France-KLM
Le conseil d’administration d’Air France-KLM a nommé jeudi Benjamin Smith, actuel numéro 2 d’Air Canada, directeur général du groupe, a annoncé la direction dans un communiqué diffusé à Paris. « Benjamin Smith prendra ses fonctions chez Air France-KLM au plus tard le 30 septembre 2018 », a indiqué le groupe.
Cette nomination a été saluée par le gouvernement français qui a estimé que M. Smith représentait une « chance » pour le groupe aérien franco-néerlandais. « C’est une chance pour Air France-KLM d’attirer un dirigeant de cette dimension qui dispose d’une importante expérience acquise au cours des 19 dernières années passées chez Air Canada, d’un sens du dialogue et d’une grande capacité de transformation », ont déclaré le ministre de l’Economie Bruno Le Maire et la ministre des Transports Elisabeth Borne dans un communiqué commun relayé par les médias français.
Smith aura pour charge prioritaire de redynamiser Air France, de donner une profonde impulsion stratégique au groupe, et de travailler avec les équipes à une nouvelle approche managériale. Cette nomination est mal accueillie par l’intersyndicale des salariés du groupe franco-hollandais qui juge « inconcevable » la désignation d’un dirigeant étranger, en évoquant une question de »souveraineté ». « Il est inconcevable que la compagnie Air France, française depuis 1933, tombe dans les mains d’un dirigeant étranger », indique un communiqué signé par neuf organisations, parmi lesquelles le puissant SNPL, premier syndicat de pilotes de la compagnie, la CGT ou l’UNSA.
Une tâche rude semble attendre le nouveau DG d’Air France-KLM, les syndicats annonçant qu’ils l’attendent de pied ferme en cas de non satisfaction de leurs revendications, notamment celles relatives aux négociations salariales. En effet, le président du puissant SNPL, Philippe Evain, avait déjà promis dimanche « quinze jours de grève » si la nouvelle direction refuse de reprendre les négociations sur les salaires à la rentrée.
Certains syndicats, dont Force ouvrière, des personnels au sol d’Air France s’opposent, par ailleurs, à la rémunération que devrait percevoir le nouveau DG, qui pourrait atteindre, selon le journal Libération, 3,3 millions d’euros, soit trois fois plus élevée que celle de son prédécesseur.
Mais le nouveau DG d’Air France-KLM demeure serein, proclamant que le groupe deviendra dans les prochaines années l’un des premiers acteurs mondiaux du secteur. « Je suis très confiant dans la capacité du groupe à devenir dans les prochaines années l’un des premiers acteurs mondiaux du secteur. Je souhaite gagner la confiance et le respect des équipes d’Air France-KLM pour que nous travaillions et réussissions ensemble dans cette industrie fortement compétitive et en évolution très rapide », a déclaré Smith dans un communiqué repris par les médias français.