Propriété industrielle et commerciale : le Maroc enregistre une croissance record en cinq ans

L’activité de la propriété industrielle et commerciale au Maroc a connu une croissance inédite de 57 % entre 2021 et 2025, portée par une stratégie axée sur l’innovation, la digitalisation et la valorisation des actifs immatériels. À l’occasion du premier anniversaire de l’Alliance francophone de la propriété intellectuelle, le directeur général de l’OMPIC, Abdelaziz Babqiqi, dresse un bilan historique et dévoile les ambitions futures du Royaume en matière de propriété intellectuelle.
L’activité de la propriété industrielle et commerciale au Maroc a connu une progression sans précédent de 57% entre 2021 et 2025, marquant ainsi la période la plus performante de l’histoire du Royaume dans ce domaine, selon le directeur général de l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale (OMPIC), Abdelaziz Babqiqi.
Prenant la parole à l’occasion d’une conférence internationale organisée à Casablanca pour célébrer le premier anniversaire de l’Alliance francophone de la propriété intellectuelle (AFPI), Babqiqi a salué une dynamique nationale exceptionnelle, portée par l’innovation, le digital et la valorisation croissante des actifs immatériels.
Un bilan historique et multisectoriel
Cette performance s’est traduite par des avancées tangibles dans plusieurs domaines. En 2025, le Maroc a enregistré 32.600 marques de commerce, dont 68% d’origine marocaine, soit une hausse de 74% en cinq ans pour les marques locales.
Ce résultat met en lumière l’appropriation croissante des outils de protection intellectuelle par les entreprises marocaines, et souligne une meilleure reconnaissance du rôle stratégique des marques dans la compétitivité économique. Autre indicateur révélateur : les brevets d’invention ont atteint 3.000 dépôts en 2025, représentant une progression de 49% sur la même période. Cette tendance démontre une intensification des efforts d’innovation, notamment dans des secteurs à forte valeur ajoutée comme les technologies, l’agro-industrie ou la santé.
En matière de dessins et modèles industriels, les créations d’origine marocaine ont explosé, affichant une croissance de 93% en cinq ans. Ce dynamisme traduit un véritable essor de l’ingénierie du design au niveau national, dopé par les industries créatives, le textile, le mobilier et l’automobile. Et le volet entrepreneurial n’est pas en reste.
En effet, la plateforme de création d’entreprises par voie électronique, lancée en 2024, a permis de constituer plus de 30.000 entreprises en une seule année, avec des délais parfois réduits à 24 heures. Ce service s’inscrit dans une politique de simplification administrative et de soutien à l’esprit d’initiative.
Le numérique, catalyseur de performance
À la base de ces avancées, la transformation digitale menée par l’OMPIC joue un rôle central. Aujourd’hui, 80% des démarches sont réalisées en ligne, depuis le dépôt de titre jusqu’à la consultation de l’état d’avancement des demandes.
Cette mutation numérique s’est accompagnée de la mise en place de services innovants, tels qu’une banque de projets brevetés, conçue pour faciliter l’investissement dans des technologies protégées et stimuler le transfert de savoir-faire, et aussi d’un registre des bénéficiaires effectifs, développé en lien avec le ministère de l’Économie et des Finances, qui a joué un rôle déterminant dans la sortie du Maroc de la liste grise du GAFI en 2023.
Fort de ce bilan, l’OMPIC affiche des ambitions renforcées pour les années à venir. Babqiqi a indiqué que l’Office entend doubler les résultats enregistrés à l’horizon 2030, en poursuivant sa stratégie fondée sur l’innovation, la dématérialisation et l’accompagnement ciblé des entreprises, notamment les PME.
S.N. / Les Inspirations ÉCO