Maroc

Scène politique : le Maroc donne les clés à la relève

Le Conseil des ministres du 19 octobre 2025 a lancé une réforme politique majeure ciblant l’inclusion de la jeunesse et la moralisation de la vie publique. Le projet de loi organique de la Chambre des représentants simplifie les candidatures pour les moins de 35 ans et offre un soutien financier couvrant jusqu’à 75% de leurs frais de campagne électorale. Ces mesures, couplées à l’interdiction d’éligibilité aux personnes condamnées et au renforcement de la présence féminine, garantissent l’accessibilité institutionnelle et l’intégrité démocratique.

Depuis son accession au Trône, en 1999, la vision du Roi Mohammed VI a systématiquement érigé l’émancipation de la jeunesse marocaine en pilier fondamental des stratégies socioéconomiques et politiques. C’est dans cette continuité que le Conseil des ministres du 19 octobre 2025 a marqué un tournant décisif, adoptant quatre projets de lois organiques essentiels.

Deux de ces textes (lois organiques relatives à la Chambre des représentants et aux partis politiques) surviennent en effet dans un contexte national exigeant, marqué par l’impératif de répondre aux aspirations citoyennes, tout en s’inscrivant dans un cadre économique stable, avec une croissance projetée à 4,8% et la validation des orientations du Projet de loi de finances 2026.

L’objectif premier de ces réformes est la modernisation institutionnelle et l’assainissement du paysage politique, avec une attention particulière portée à la résolution de la fracture entre la jeunesse et les institutions représentatives et les corps intermédiaires. La mesure phare de cette refonte, inscrite dans le projet de loi organique relatif à la Chambre des représentants, vise à lever la réticence constatée des jeunes de moins de 35 ans vis-à-vis de la politique.

Reconnaissant que cette tranche d’âge s’exprime largement en dehors des canaux traditionnels, le texte propose une simplification drastique des conditions de candidature, autorisant même les candidatures sans l’aval d’un parti. Surtout, pour atténuer l’obstacle financier souvent dissuasif, des incitations financières inédites ont été introduites, prévoyant un soutien pouvant couvrir jusqu’à 75% des dépenses de leurs campagnes électorales officialisant ainsi un engagement royal en faveur de l’accessibilité des institutions aux nouvelles générations.

Le soutien à la présence féminine
Au-delà de l’incitation financière, ces projets de lois organiques visent un objectif de moralisation et de modernisation du paysage politique. Le texte relatif à la Chambre des représentants cherche aussi à garantir l’intégrité des prochaines échéances législatives en interdisant l’accès au Parlement à toute personne frappée d’une perte d’éligibilité suite à un verdict judiciaire, et en durcissant les peines contre toute atteinte à l’opération électorale.

Parallèlement, le soutien à la présence féminine est renforcé par la proposition de réserver les circonscriptions électorales régionales exclusivement aux femmes. L’autre projet de loi organique, relatif aux partis politiques, vient compléter cette refonte en modernisant le cadre juridique des partis, notamment en améliorant leur gouvernance, leur financement, leur comptabilité, et en renforçant la participation des femmes et des jeunes à leur création et à leur gestion. Cette initiative sans précédent concrétise un engagement royal fort en faveur de l’accessibilité des institutions aux nouvelles générations.

Au-delà de l’inclusion générationnelle, les réformes mettent un accent sur la moralisation et l’intégrité de la vie publique. Le projet de loi de la Chambre des représentants introduit aussi des dispositions de fermeté pour garantir la légitimité des prochaines échéances législatives : il interdit l’accès au Parlement à toute personne ayant fait l’objet d’un verdict entraînant une perte d’éligibilité et durcit sévèrement les peines contre toute atteinte à l’intégrité du processus électoral.

Parallèlement, le texte renforce la parité et la présence féminine en réservant les circonscriptions électorales régionales aux femmes, assurant ainsi une meilleure représentation et une influence accrue des élues dans les organes législatifs.

Les différentes consultations pour le code électoral
Par ailleurs, ces mesures interviennent après les différentes consultations menées par le ministère de l’Intérieur qui sont complétées par le projet de loi organique relatif aux partis politiques, qui vise à moderniser le cadre juridique des formations politiques.

Ce texte impose des exigences accrues en matière de gouvernance, de transparence financière et de comptabilité, garantissant une gestion plus rigoureuse des ressources publiques. Il vise également à institutionnaliser l’inclusion en renforçant la participation structurelle des femmes et des jeunes, non seulement en tant que membres, mais dans la création et la gestion des partis.

En somme, cette série de textes constitue une refonte systémique destinée à s’assurer que les institutions parlementaires soient composées d’élites jouissant d’une légitimité incontestable et de la pleine confiance du citoyen.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO



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