Maroc

Sauvegarde du centre-ville d’Agadir : l’Agence urbaine lance une enquête publique

Le plan d’aménagement sectoriel et de sauvegarde du Centre urbain et secteur touristique et balnéaire d’Agadir vise à mettre en place une vision réglementaire protégeant le patrimoine architectural et privilégiant une approche interventionniste. L’objectif étant, également, de favoriser l’accompagnement de la dynamique urbaine lancée par le PDU 2020-2024. 

Le plan d’aménagement sectoriel et de sauvegarde du centre urbain et secteur touristique et balnéaire d’Agadir fait l’objet d’une décision d’enquête publique, de la part de l’Agence Urbaine d’Agadir (AUA). Cette investigation a été lancée le 24 janvier auprès de la commune urbaine. Il est donc possible, pour la population, dans le cadre de cette procédure, de consulter le dossier d’enquête, un mois durant. Le but étant de consigner dans le registre d’enquête, durant les horaires officiels de travail, les observations et oppositions des citoyens. Cette soumission vient couronner la réflexion déjà initiée dans le cadre du processus d’élaboration de ce plan.

Pour rappel, ce dernier vise à instaurer une vision réglementaire permettant d’encadrer le développement du centre-ville d’Agadir. Ce document s’appuie sur deux piliers. Le volet patrimonial d’abord, à travers un inventaire des composantes à haute valeur patrimoniale et la mise en place d’une approche d’intervention adéquate. Ensuite, le volet d’accompagnement de la dynamique actuelle, notamment les projets relevant du Programme de développement urbain d’Agadir 2020-2024. Ainsi, l’approche est essentiellement centrée sur la mise en valeur du paysage urbain historique. La finalité étant de dévoiler le potentiel de développement à même de booster la dynamique socio-économique de la ville et d’appuyer un développement équilibré, tout en protégeant l’intégrité et l’authenticité du patrimoine local.

La protection du patrimoine architectural
Ce plan entend répondre à la multiplication des actes de défiguration architecturale des bâtiments construits à l’époque du Haut-commissariat à la reconstruction d’Agadir. Aujourd’hui, force est de constater qu’aucun document règlementaire n’existe pour la protection de ce patrimoine, lequel nécessite d’être préservé et conservé. La Direction régionale de la culture Souss-Massa, à travers les services de conservation du patrimoine, et l’Agence urbaine d’Agadir, ont déjà réalisé le recensement de ces bâtiments, avant et après le séisme d’Agadir. Soulignons que ledit patrimoine représente un intérêt d’ordre public aux points de vue historique, culturel et surtout architectural, nécessitant leur protection en tant que patrimoine national. Il englobe plus de 80 sites, au total, pouvant être scindés en deux principales catégories.

La première regroupe des édifices d’une grande notoriété et qui ont résisté au séisme du 29 février 1960. On peut citer parmi ces derniers, à titre d’exemple, le site historique d’Agadir Oufella, actuellement en cours de réhabilitation. Relèvent, également, de cette première liste, des sites plus modernes, tels que le cinéma Salam, l’immeuble de la municipalité, actuellement siège de la wilaya de la Région Souss-Massa, l’immeuble Sibra, appelé communément «sept étages», le lycée Youssef Ben Tachfine, l’immeuble de la «Paternelle», les escaliers de la Satas, etc.

Des architectes et des œuvres de référence
La seconde catégorie, quant à elle, porte sur des bâtiments construits postérieurement à la création, le 29 juin 1960, du Haut-Commissariat à la Reconstruction d’Agadir. Elle requiert aussi un effort de préservation particulier, vu qu’elle englobe des œuvres de référence de la période de reconstruction d’Agadir, intervenue après le tremblement de terre. À noter que les nombreux architectes ayant participé à cette opération sont, en majorité, issus du mouvement moderniste. On peut citer, à ce titre, Elie Azagury, Michel Ecochard, Mourad Ben Embarek, Henri Tastemain, Jean-François Zevaco, Patrice de Mazières, Abdeslem Faraoui, Louis Rioux, Armand Amzallag… . À cet égard, il faut préciser que c’est en centre-ville que se concentrent la majorité de ces bâtiments aménagés entre 1963 et 1973. À commencer par le mur de la commémoration, également appelé mur du souvenir, dédié aux victimes du tremblement de terre, sur lequel est inscrite la déclaration du roi Mohammed V au lendemain du tremblement qui a ravagé la ville : «Si le destin a décidé de la destruction d’Agadir, sa reconstruction dépendra de notre foi et de notre volonté». S’y ajoutent, également, des édifices, tels que l’immeuble A, l’immeuble D, la poste principale, le marché municipal, la Caserne des pompiers, le collège Souss El Alima…

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO


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