Retour au calme après les manifestations ?
Malgré les promesses des autorités locales et des responsables du ministère de la Santé pour la population d’Outat El Haj. Ces derniers, compte aujourd’hui organiser un sit-in devant l’hôpital de la ville pour contester selon eux, «les mauvaises conditions de vie de la population locale».
C’est une journée pour «la dignité». C’est comme ça qu’on appelle les manifestations d’aujourd’hui à Outat El Haj. Malgré les promesses des autorités locales et des responsables du ministère de la Santé pour la population, les manifestants comptent organiser un sit-in aujourd’hui devant l’hôpital de la ville pour contester selon eux, «les mauvaises conditions de vie de la population locale». Pour réduire la tension sur la région, le gouverneur de la province, les directeurs centraux du ministère de la Santé et des élus locaux ont tenu récemment une réunion de plus de 3 heures avec des représentants des manifestants pour trouver une solution aux différents problèmes liés à la qualité des services de santé dans la ville. En effet, lors de cette rencontre, les responsables ont promis d’assurer des équipements médicaux et du personnel, ainsi que la création d’unités d’urgence de proximité dans les villages avoisinants. Les représentants du ministère de la Santé se sont également engagés à affecter d’ici la fin du mois de juin un pédiatre, un gynécologue, deux médecins généralistes ainsi que sept techniciens et infirmiers polyvalents. Un nouveau véhicule ambulancier a été ramené au lendemain de la rencontre et un comité de suivi a été mis en place.
Origine des manifestations
Suite à une collision entre la charrette d’un marchand ambulant et des blocs de pierre laissés par un chantier de travaux publics, ce vendeur âgé de 54 ans n’a pas pu recevoir les soins nécessaires dans les infrastructures hospitalières de la ville. À bord de l’ambulance qui le transportait au CHU Hassan II de Fès, le marchand a succombé à ses blessures, chose qui a provoqué la colère de la population. Les manifestants ont ainsi déploré la marginalisation de la ville, l’absence d’effectifs, d’infrastructures et d’équipements médicaux, pointant du doigt la faillite du secteur de la santé dans la ville. Le ministère de la Santé avait réagi par communiqué au lendemain du décès en expliquant «qu’aucun manquement n’est à reprocher à ses services lors de la prise en charge du citoyen, victime d’un grave accident de la circulation». Une réaction qui a davantage attisé la colère des habitants d’Outat El Haj, qui ont alors investi la rue. Ces derniers se sont fixé un délai d’observation de 10 jours avant de décider de l’issue de la protestation. Suite à différentes manifestations qui ont secoué la ville, la police judiciaire de la commune de Missour a convoqué plusieurs militants de la gauche, notamment de la fédération de la gauche démocratique, de l’AMDH (l’Associaion marocaine des droits de l’homme), ainsi que du parti Annahj Addimocrati.