Maroc

Rejets des déchets en mer : Green City Organisation veut déployer son modèle au Maroc

Pour apporter une solution concrète aux rejets déversés directement en mer via les réseaux d’eaux pluviales, oueds, canaux ou buses, Surfrider Foundation Maroc et Green City Organisation veulent déployer le système D-Rain au Maroc qui est un dispositif de captage des déchets installés à la sortie des exutoires. Le but est d’afficher ce modèle, conçu en France, et d’installer une vitrine sous forme d’expérience pilote au Maroc.  

Lors des épisodes pluviaux, les plages marocaines connaissent régulièrement des échouages importants de déchets. Partant de ce constat, les côtes d’Agadir ne dérogent pas à la règle. Face à cette situation régulière, les équipes des collectivités locales se lancent chaque fois dans une course contre la montre pour nettoyer les plages des quantités de déchets qui sont drainés par les crues et les eaux pluviales.

De ce fait, après chaque forte pluie ou crue, les ordures, de toutes sortes, rejoignent l’océan acheminées par les cours d’eau qui traversent les plages avant qu’elless ne soient éparpillées par les courants marins tout le long du littoral. Résultat : en plus de la pollution des plages, de la dégradation des écosystèmes marins et de la détérioration de la qualité des eaux de baignade, l’évacuation des déchets vers la décharge induit aussi un coût supplémentaire et une mobilisation périodique des équipes des communes et de leurs engins en l’absence d’une alternative technique pérenne à cette problématique répétitive d’échouage des déchets.

Pour apporter une solution concrète à cette question, Surfrider Foundation Maroc, qui prône les valeurs de protection du littoral et des cours d’eau, et Green City Organisation, qui est un bureau d’études et d’ingénierie basé à Marseille, veulent déployer le système D-Rain au Maroc. Dans le détail, il s’agit d’un dispositif de captage des déchets qui s’installe à la sortie des exutoires pour les intercepter.

Pour ce faire, les deux entités organisent, ce jeudi, à la Chambre de commerce, d’industrie et de services de la région Souss-Massa, un évènement de sensibilisation et de promotion de cette technologie low tech et smart au Maroc en faveur des élus, acteurs institutionnels et pouvoirs publics afin de leur proposer d’équiper un site pilote au Maroc.

Un dispositif connecté de captage, mais pas que…
«Cette journée de présentation s’inscrit dans le cadre de la protection du littoral qui fait partie des missions de Surfrider Foundation Maroc. En tant qu’intermédiaire, notre rôle est de mobiliser l’ensemble des acteurs afin de minimiser les rejets en mer, notamment le plastique qui affectent les fonds marins. A cet égard, le système D-Rain apporte une solution à cette problématique des rejets de macros déchets en mer au Maroc», explique Nour-Eddine Sallouk, président de Surfrider Foundation Maroc créée en avril 2010 à Agadir.

C’est la première entité des pays maghrébins et du continent africain à rejoindre le réseau international Surfrider Foundation. Il va sans dire que la technique vise à récupérer les déchets là où ils se concentrent avant qu’ils ne soient éparpillés en mer. Dans ce sens, les points de concentration se trouvent à la sortie des réseaux d’eaux pluviales ou des oueds ainsi que les exécutoires des ports.

A ce niveau-là, «on fixe notre solution sous forme de filet pour récupérer les macros déchets. Toutefois, l’innovation de cette solution réside dans la pièce métallique qui permet de fixer le filet, soit directement sur un exécutoire, soit sur un support qui peut être un pont s’il s’agit d’un oued. Cette pièce métallique garantit la récupération des déchets sans jamais mettre en charge le réseau.

En effet, lorsque le filet est plein, la pièce métallique va rupter pour libérer le flux d’eau quand bien même le filet serait plein, ce qui signifie que le filet ne créera jamais des inondations en amont», explique Isabelle Gerente, présidente et cofondatrice de la startup Green City Organisation. Monitoré en temps réel, le système alerte aussi les opérateurs quand le filet est plein et qu’il doit être vidé de ses déchets et remis à sa place. «Cette solution peut s’adapter à tous les types d’exutoires. Elle est conçue sur mesure et est adaptée en fonction de chaque cas de figure et sites ciblés alors que le financement dépend de la taille de l’exutoire à équiper», ajoute Isabelle Gerente.

L’entreprise veut installer une vitrine au Maroc
L’objectif pour le bureau d’études et d’ingénierie est de développer, au Maroc, le modèle conçu en France. En effet, la startup a mis en place une vitrine technologique de cette solution, à savoir un démonstrateur à Marseille où elle avait équipé le plus grand exutoire de France, situé au vieux port de Marseille, d’une dimension de 4 X 3 mètres. Pour Green City Organisation, cette démonstration montre l’efficacité de son dispositif avec un retour sur expérience surtout pour les collectivités locales.

Dans ce sens, l’idée est de trouver des partenaires industriels au Maroc pour assurer la fabrication et l’installation de ce dispositif afin qu’il soit déployé rapidement et qu’il ait de l’impact. «Aujourd’hui, on cherche à installer une vitrine au Maroc sous forme d’expérience pilote afin de montrer l’efficacité de la solution. On espère que ce sera à Agadir, même si nous avons entamé des discussions avec des acteurs installés à Tanger et Casablanca», précise Isabelle Gerente.

Par ailleurs, cet évènement placé sous le signe de la protection de la mer marque aussi le coup d’envoi de la stratégie de développement international de Green City Organisation qui cible prioritairement les pays du pourtour méditerranéen. La startup française avait déjà participé à la Conférence mondiale Villes & Ports tenue, du 11 au 13 mai, à Tanger.

Parallèlement, elle recherche des industriels intéressés par le déploiement de la solution dans le Royaume. La startup souhaite ainsi développer un réseau de licenciés qui commercialiseront, fabriqueront et installeront la solution sur le marché marocain.

C’est quoi Le Système D-Rain ?

Le Système D-Rain est conçu sur-mesure par une équipe d’ingénieurs en mécanique et hydraulique pour garantir l’efficacité du système et optimiser son fonctionnement, en particulier les opérations d’entretien du système en dimensionnant au plus juste chaque composant.

Le filet est fixé à l’exutoire grâce à une collerette brevetée. Cette collerette peut embarquer de nombreux capteurs transformant ainsi un simple exutoire en une véritable station de mesure de la qualité de l’eau, notamment les données de température, la salinité, la turbidité, l’acidité et le taux d’oxygène dans l’eau qui s’affichent en temps réel sur une application dédiée. L’ensemble fonctionnant sur le principe de l’internet des objets.

Yassine Saber / Les Inspirations ÉCO


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