Pourquoi le mandat de Benkirane sera prorogé
À la tête du parti depuis huit années, Benkirane ne pourra rempiler pour un 3e mandat, mais l’année électorale a amené les composantes du PJD à privilégier l’intérêt du parti et, donc, à garder son actuel leader durant les législatives du 7 octobre. Une prorogation de mandat jusqu’à mai 2017 sera décidée, parallèlement à un redéploiement des 107 députés et des ministres du parti.
La fin du mandat de Benkirane à la tête du PJD tombe-t-elle au mauvais moment pour le parti, qui croit sérieusement en ses chances de remporter les élections parlementaires d’octobre prochain? L’équation, qui a préoccupé l’ensemble des composantes du parti, a aujourd’hui été résolue. En effet, un compromis a été trouvé, avec le prolongement du mandat de l’actuel SG du parti jusqu’à mai 2017. De fait, entre l’application scrupuleuse de la loi des partis politiques et les enjeux des élections législatives, la première formation parlementaire a choisi de ne rien laisser au hasard et compte user des «zones de souplesse» de la loi pour renouveler la confiance des militants du parti dans l’actuelle équipe dirigeante.
Question cruciale
Le renouvellement de la Chambre des représentants reste un enjeu de taille pour la formation, qui voit dans le maintien de Benkirane, jusqu’à la fin des élections législatives, un paramètre important en vue de la bataille électorale. Les statuts du parti indiquent, quant à eux, que l’ajournement du 8e congrès national, qui était prévu pour octobre 2016, ne pouvait se faire de manière légale sans la tenue d’une session extraordinaire du congrès du parti, seule instance habilitée à décider le report du congrès ordinaire.
Les statuts du parti de la lampe imposent aussi que le Conseil national reste la seule instance qui puisse réviser la durée de mandat du secrétaire général. La commission préparatoire du prochain congrès extraordinaire ne devrait pas, pour sa part, être retardée durant ce mois d’avril afin de délester l’ordre du jour de tous les points qui pourraient se greffer à celui prévu initialement, et qui n’a retenu que la question du mandat de Benkirane à la tête du parti.
L’ouverture de la session parlementaire, vendredi prochain, sera pour sa part l’occasion de faire le point sur l’apport des députés et des Conseillers du parti durant cette phase importante, durant laquelle les 107 députés ainsi que les ministres du parti s’apprêtent, eux aussi, à décider de la poursuite ou non de leurs fonctions, telles qu’elles ont été tracées après le passage du parti de l’opposition à la majorité. Sur cette question, le renouvellement du mandat de l’actuel chef de gouvernement semble conditionner le sort de l’ensemble des membres du secrétariat général, dans la mesure où le prolongement du mandat de Benkirane est dicté uniquement par le souci électoral.
La commission des élections mobilisée
Les préparatifs ont en effet été entamés pour la tenue de cette ultime réunion des composantes du parti, qui a comme objectif déclaré la prorogation du mandat du secrétaire général. Le timing de la session extraordinaire indiquerait pour sa part que le parti de la lampe a choisi d’attendre «le passage» du 1er mai qui s’annonce, cette année, très chaud, mais aussi pour montrer que le parti a toujours confiance en ses actuels dirigeants. La commission des élections au sein du parti devra, pour sa part, se pencher sur plusieurs questions durant ce laps de temps qui sépare le parti de la réunion de ses bases, essentiellement les modalités de fonctionnement de la commission des candidatures qui sera mise en place, ainsi que la périodicité des réunions des organes décisionnels. Il est à rappeler que la loi organique des partis politiques offre une marge de manœuvre assez large, pour tout ce qui concerne les modalités de désignation des SG, et laisse à la discrétion des formations politiques la précision de la durée de leurs mandats.