Le jeu « Défi de la Baleine bleue » cause deux suicides au Maroc
On n’en parle pas assez. Et pourtant, il existe bel et bien. C’est le jeu du « Défi de la Baleine bleue ». Ce jeu sur le web qui pousse les enfants et les adolescents au suicide a causé au Maroc deux décès en moins d’un mois !
Le Maroc a connu, en moins d’un mois, deux cas de décès, notamment à Casablanca. C’est ce que rapporte dans sa livraison du 29 décembre le quotidien Assabah. Le premier drame fut le décès d’un enfant de 8 ans, en novembre dans l’arrondissement de Hay Mohammadi, avant de ne voir se reproduire, jeudi dernier à Douar Rhamna, un second suicide d’une fille de 12 ans par pendaison au sein de sa maison.
Le jeu intitulé « Défi de la Baleine bleue » n’est pas nouveau. Il aurait été créé en 2013 par un certain Ilya Sidorovl, un Russe de 26 ans, et a été médiatisé pour la première fois en 2016.
Le but du jeu réside dans l’exercice d’une pression psychologique sur les jeunes en les mettant au défi.
Ce soi-disant jeu tire son nom du phénomène d’échouages des baleines sur les plages, qui s’interprète comme un «suicide» volontaire de la part de ces «cétacés».
Au cours des dernières semaines, en Algérie, 5 jeunes (11 à 16 ans) auraient mis fin à leurs jours. L’enquête avait révélé qu’au moins une des cinq victimes s’était suicidée puisqu’elle avait accompli le cinquantième défi du jeu : «Saute du toit ou pends-toi».
Pareil en France et en Grande-Bretagne où une centaine d’enfants se seraient suicidés de la même manière.
En Russie, endroit de médiatisation du jeu funeste en 2016, ils seraient 180 jeunes qui ont succombé à ce défi qui se serait propagé à partir du site Vkontakte (un réseau social connu en Russie).
Selon Mehdi Ouassour, informaticien spécialiste de la programmation et connaisseur en Gaming, il existe bien des moyens de censure des contenus potentiellement dangereux pour les enfants comme des contrôles d’accès à une liste de sites prédéfinies ou bien des utilitaires préconfigurés qui contrôlent l’existence de certains termes dans des sites, mais cela est facile à contourner par les enfants si les parents ne sont pas tout le temps en alerte des dernières nouveautés ainsi qu’un contrôle sur les sites visités par les enfants.
«Bloquer la diffusion de ce type de contenus est devenu très compliqué, pour ne pas dire impossible, vu les dimensions profondes d’internet. C’est là où les gouvernements peuvent intervenir pour tenter de bloquer ce type de contenu depuis les FAI (fournisseurs d’accès internet). D’ailleurs, c’est l’une des rares solutions viables», nous a-t-il affirmé.
Ainsi se pose la problématique de l’étendu du pouvoir de la censure du contenu par l’Etat et par la même occasion, la neutralité d’internet.
Un jeu morbide
Les premières étapes semblent à première vue normales, comme parler «avec une baleine» ou dessiner «une baleine sur une feuille ». Mais l’ampleur des demandes devient de plus en plus bizarres et aberrantes: se réveiller la nuit pour écouter une musique triste, insulter ses parents, se mettre au bord d’une fenêtre les jambes ballantes dans le vide, se scarifier le bras en y dessinant une baleine, ne plus parler à personne, se frapper, se couper les lèvres et ce, jusqu’à l’ultime défi : se suicider en se jetant d’un toit ou par pendaison.
Si l’aboutissement au suicide paraît comme une entreprise vaine pour le «mentor», ce dernier recourt aux menaces de mort. Cela dit, ces décès ont mené à l’arrestation, en juin 2017, d’Ilya Sidorov (un Russe de 26 ans), le cerveau derrière ce jeu morbide.
Néanmoins, on ne sait jamais ce que la toile cache, puisqu’on parle de « maîtres de ce jeu », la vigilance des parents doit atteindre son paroxysme.