L’université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès prépare la réalisation de trois nouveaux campus qui seront dotés de 8 à 10 établissements. Il s’agit des campus d’Ain Cheggag, de Taounate et de Taza. Le schéma directeur de ces projets sera présenté en avril 2019, selon Redouane Mrabet, président de l’USMBA de Fès.
Est-ce que votre université dispose du financement nécessaire pour accompagner son développement ?
Notre université dépend principalement du financement alloué par l’État. Mais, il faut noter que chaque année, ce financement devient de plus en plus insuffisant vu le nombre important des projets programmés par notre université. Pour maintenir la qualité de nos formations, l’université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès prépare un projet de développement exceptionnel. En effet, trois nouveaux campus doivent être construits en même temps, dont un campus à Ain Cheggag sur 80 ha avec au moins 5 ou 6 établissements, un campus à Taounate sur 50 hectares et un nouveau campus à Taza sur 50 hectares et au moins trois établissements. Donc nous sommes en train de nous préparer pour la création d’au moins 8 à 10 nouveaux établissements dans notre université. Le schéma directeur de ces projets sera présentéa en avril 2019. Ces projets qui vont être réalisés dans les dix prochaines années nécessiteront plusieurs centaines de millions de DH.
Comment se décline votre stratégie pour améliorer l’enseignement dans la région ?
Actuellement, notre objectif est de transformer l’université en un pôle d’excellence pour la recherche. En effet, cette dernière est un pivot de développement pour notre université. Il faut noter que l’USMBA a progressé par rapport aux résultats de l’année 2018. Elle a décroché une place parmi les 800 meilleures universités du monde, après avoir été l’an dernier dans la catégorie des 1.000 universités distinguées. En ce qui concerne le classement par domaine de connaissance, l’Université de Sidi Mohamed Ben Abdellah a été classée parmi les 400 meilleures universités du monde dans le domaine des «sciences de la santé et de l’hôpital». Notre objectif est d’améliorer encore plus notre production scientifique puisqu’il ne suffit plus de s’améliorer simplement chaque année dans le classement international, actuellement notre objectif c’est de faire des sauts dans ce classement.
Comment s’est déroulée la rentrée universitaire, surtout après le scandale d’un des masters ?
Cette année, notre université a enregistré une augmentation en matière de nombre d’étudiants par rapport à l’année dernière. Il y a 26.000 nouveaux étudiants sur un total de 83.000 (2018-2019), sans calculer les nouveaux doctorants qui ne sont pas encore inscrits. Après le problème du mastère dont l’affaire est en justice, j’ai envoyé une note de cadrage à tous les responsables des masters de notre université pour l’application et le respect du règlement concernant les critères de sélection dans ce cycle. Jusqu’à aujourd’hui, parmi les 99 masters qui sont actifs dans notre université, 92 masters ont respecté les nouvelles réglementations alors que le reste des responsables des masters insistent sur la prise en compte du test oral.
Dernièrement, vous avez participé à la rencontre pédagogique nationale à Marrakech. Quelles en sont les principales recommandations ?
Pour favoriser l’adéquation des formations avec les besoins du marché de l’emploi et l’intégration des diplômés dans la vie active, le ministère de tutelle a organisé une rencontre qui vise la révision de l’architecture pédagogique du cycle de la licence dans les établissements universitaires à accès ouvert qui accueillent la majorité des étudiants universitaires. Cette rencontre s’est conclue avec certaines recommandations que nous avons par la suite discutées au niveau de notre université avec les départements concernés de nos six établissements à accès ouvert afin de les enrichir. Cette semaine, nous sommes en train de faire une synthèse globale des recommandations de l’USMBA pour l’envoyer au ministère de tutelle. Ce dernier va accueillir les rapports des 12 universités publiques qui existent au Maroc pour élaborer une synthèse globale qui va être considérée comme une feuille de route pour la réforme du cycle de la licence au niveau national. Par la suite, le ministère va procéder à la rédaction d’un nouveau cahier des normes pédagogiques qui va proposer de nouvelles filières de licence «dernière génération» qui répondent à la fois aux objectifs de la qualité et à l’adéquation de la formation avec le marché du travail. Ces filières devront également inclure un certain nombre de compétences «soft skills» comme le digital, l’entrepreneuriat, la communication et les langues vivantes. Tout ce processus va prendre de 3 à 4 mois pour que ces filières soient accréditées en juin. Les nouveaux étudiants vont pouvoir bénéficier de ces filières à partir de l’année universitaire (2019-2020)