Maroc

IPIEM au 4e trimestre 2022 : Mi-figue, mi-raisin

L’Indice de la production industrielle, hors raffinage de pétrole a affiché une hausse annuelle de 0,8% en 2022, preuve que la reprise se précise, même si l’énergie électrique et les industries extractives sont encore à la traîne.

L’amélioration de la situation économique au Maroc, dont se targue l’Exécutif, se confirme de jour en jour. En attendant une baisse significative de l’inflation, du déficit du compte courant, du déficit budgétaire et de la la dette du Trésor, plusieurs signaux donnent suffisamment de raisons d’être optimistes pour l’année 2023. Le Royaume s’attend, en effet, à une croissance de 3,1%, selon les prévisions de la Banque mondiale, qui a revu cependant ses chiffres à la baisse, lesquels étaient de 3,5% initialement.

Dans sa toute dernière note d’information relative à la production industrielle, minière et électrique, le Haut-commissariat au plan (HCP) a dressé un tableau qui confirme globalement ce constat, en dépit de quelques disparités sectorielles. En effet, nous apprend le HCP, l’Indice de la production des industries manufacturières (IPIEM) hors raffinage de pétrole a enregistré une hausse de 0,8% au cours du quatrième trimestre 2022 par rapport à la même période de 2021.

Dans le détail, explique l’organe en charge de la production, de l’analyse et de la publication des statistiques officielles, cette progression résulte, notamment, de la hausse des indices de la production de la Fabrication de produits à base de tabac et de l’Industrie du cuir et de la chaussure (+19,5%), de l’Industrie automobile (+15,4%), de la Fabrication de boissons (+28%), de la Fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques (+38,9%), de l’Industrie pharmaceutique (+13%), de la Fabrication d’équipements électriques (+21,1%) et des Industries alimentaires (+3,7%). Selon Khalid Benali, expert international en économie, ces signaux sont la preuve que la reprise économie post-covid-19 se précise, «car vous avez là les principaux composants de l’industrie marocaine.

Pour Benali, ces performances sont autant plus intéressantes qu’elles ont été réalisées dans un contexte difficile, au moment où le monde entier venait à peine de sortir d’une crise sans précédent.

En effet, la pandémie de covid-19 a entraîné des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, entraînant des retards de livraison, des pénuries de matériaux et une augmentation des coûts de production. Il a fallu, pour de nombreuses entreprises marocaines, s’adapter rapidement aux perturbations causées par la crise sanitaire en modifiant leur stratégie de gestion des achats à travers, notamment, la diversification des sources d’approvisionnement et d’amélioration de la visibilité de la chaîne d’approvisionnement.

Toutefois, cette sagesse n’a pas été l’apanage de tous les segments de l’activité industrielle. La preuve, l’indice de l’Industrie chimique a enregistré une baisse de 12,4%, celui de la Fabrication d’autres produits minéraux non métalliques a été de 12% et celui de la Fabrication de produits métalliques, à l’exclusion des machines et des équipements, de 24,4%. Dans le même sillage, les industries extractives ainsi que la production de l’énergie électrique n’ont pas su s’imposer face aux défis post-Covid.

De belles perspectives pour l’année 2023
Pour ce qui est de l’Indice de la production des industries extractives, indique le HCP, il s’est replié de 28,9%, une baisse qui résulte de la contraction de l’indice de la production des Produits divers des industries extractives de 30,2% combinée à la hausse de celui des Minerais métalliques de 8,2%.

S’agissant de l’énergie électrique, son indice s’est réduit de 4,6%. Pour notre interlocuteur, ces contre-performances s’expliquent par la nature des activités en question, lesquelles demeurent fortement dépendantes du marché extérieur et de ses fluctuations, contrairement aux autres secteurs comme l’automobile dont le taux d’intégration ne cesse de s’améliorer, au profit de l’indépendance industrielle du Maroc vis-à-vis de la chaîne de valeur mondiale.

Très optimiste pour l’année en cours, Benali table sur de nouvelles hausses de l’Indice de l’industrie manufacturière hors raffinage de pétrole, estimant que le contexte y est favorable. Ces performances attendues se traduiront par le maintien ou la création de nouveaux postes d’emploi ainsi que par l’amélioration du pouvoir d’achat d’une partie des Marocains et de la valeur ajoutée des produits d’exportation.

Khadim Mbaye / Les Inspirations ÉCO


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