Impact des pluies: ce qu’il faut retenir
Les pluies des trois derniers mois ont eu un impact très positif sur l’évolution de la présente campagne agricole. La réserve des barrages à usage agricole s’élève à 6,74 milliards m3 contre 5,85 milliards la campagne précédente. Les cultures céréalières, arboricoles fruitières, fourragères, légumineuses, sucrières et maraîchères sont toutes bien parties. Même les cultures d’automne devraient être «sauvées ».
Tout se passe bien pour la campagne agricole 2020-202. Selon le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, les pluies des trois derniers mois ont complètement changé la donne. D’après le ministère, leur impact est tellement fort que l’on s’achemine droit vers une campagne agricole qui n’a rien à voir avec celle de 2019-2020 qui hante encore les esprits. En effet, «les pluies importantes et généralisées enregistrées en janvier, février et mars ont eu un impact très positif sur l’évolution de la campagne agricole», indique le ministère dans un communiqué diffusé, le 25 mars, suite à une réunion de suivi avec ses hauts responsables centraux et régionaux sur l’état d’avancement de la campagne agricole actuelle.
Un taux de remplissage de 49% des barrages à usage agricole
Le cumul pluviométrique moyen national au 25 mars 2021 s’est élevé à 271,9 mm avec une bonne répartition temporelle et spatiale contre 286,9 mm pour la moyenne des 30 dernières années, soit une légère baisse de 5%. Quant à la réserve des barrages à usage agricole, elle s’élève à 6,74 milliards m3 contre 5,85 milliards m3 la campagne précédente à la même date, soit un taux de remplissage de 49% contre 43% la campagne précédente à la même date, précise la même source. Revenant sur le début de la campagne agricole 2020-2021, le ministère rappelle qu’il a été caractérisé par des conditions climatiques défavorables avec un déficit hydrique notable et une répartition spatiotemporelle inadéquate, ayant retardé l’installation des cultures d’automne et impacté négativement l’état des parcours. Mais, ce déficit pluviométrique a été résorbé progressivement, à partir de la 3e décade du mois de novembre 2020, avec un retour de pluies importantes, qui ont touché la majeure partie du territoire national. Ces pluies ont contribué à accélérer le rythme des travaux du sol, des emblavements et des ventes des intrants agricoles, notamment les semences et les engrais de fond. Elles ont également permis l’amélioration du couvert végétal en général et des parcours en particulier, la dynamisation des travaux d’entretien (désherbage chimique et apport d’engrais azotés), l’amélioration des niveaux des nappes phréatiques, ainsi que celle de la situation de l’arboriculture fruitière, notamment le bon démarrage végétatif et l’amélioration du calibre et la maturation des variétés tardives d’agrumes ainsi que la bonne tenue des nouvelles plantations arboricoles.
4,9 millions ha emblavés pour les cultures d’automne
Même les cultures d’automne sont en passe d’être «sauvées». En effet, «la superficie totale emblavée à date, toutes cultures annuelles d’automne confondues, a totalisé 4,9 millions ha dont 9% en irrigué, dominées par les céréales (86%), les fourrages (10%) et les légumineuses (4%)», précise le ministère. Dans le détail, la superficie semée en céréales d’automne s’est élevé à 4,20 millions ha avec 44% de blé tendre, 34% d’orge et 22% de blé dur, poursuit le ministère qui explique que l’état végétatif des cultures céréalières est globalement satisfaisant et que l’évolution de l’état des céréales d’automne dépendra des conditions climatiques (précipitations et températures) du mois d’avril et des travaux d’entretien qui seront apportés par les agriculteurs. Concernant les cultures fourragères, elles s’étalent sur une superficie de 513.000 ha, dont 34% en irrigué. Les principales espèces fourragères cultivées sont l’orge fourragère (26%), la luzerne (21%), l’avoine (18%), le bersim (12%), la féverole (9%), les mélanges fourragers (4%) et autres (10%).
Pour ce qui est des légumineuses alimentaires d’automne, elles occupent environ 168.000 ha, dont 6% en irrigué avec les fèves (56%), les petits pois (20%), les lentilles (21%) et autres (3%). S’agissant des cultures sucrières, la superficie semée en betterave à sucre s’élève à 46.150 ha et la superficie mise en place pour la canne à sucre s’élève à près de 12.423 ha. La superficie récoltable de la canne à sucre est estimée à 10.260 Ha avec une production prévisionnelle de 680.000 T. À propos des cultures maraîchères d’automne, la superficie réalisée au 31 décembre 2020 est de 100.900 ha. Par espèce, la pomme de terre occupe près de 21.000 ha, l’oignon 11.000 ha, la tomate 9.235 ha, le haricot vert 4.900 ha, les courges et courgettes 4.100 ha, les carottes et navets 15.800 ha. Quant aux cultures maraîchères d’hiver, les principales espèces ont atteint 61.470 ha. La production attendue devra couvrir les besoins de consommation et d’exportation pour la période avril-juin. En effet, le programme des cultures maraîchères de printemps arrêté à 89.700 ha a démarré le 13 mars. Les réalisations à date ont atteint 13% du programme et la production attendue devra couvrir les besoins de consommation de la saison estivale. À signaler que pour les céréales, le programme de multiplication des semences a été renforcé particulièrement en blé dur et orge et réalisé en totalité sur une superficie 51.000 ha. L’objectif est de répondre à la demande de la saison prochaine et d’assurer la reconstitution du stock semencier.
Aziz Diouf / Les Inspirations Éco