Harcèlement sexuel : Une Casablancaise pourrait être la première à bénéficier de la loi 103.13
Tout a démarré le 6 septembre 2018 à Casablanca, la jeune femme, de retour de son déplacement, s’apprêtait à rejoindre son mari et une amie dans un café de l’avenue des F.A.R, à 18h00. Dès son arrivée, elle est interpellée par trois hommes, attablés non loin de son mari.
«Ils s’adressaient à moi, avec des regards lubriques, en murmurant des phrases et mimant des gestes à connotation sexuelle, notamment des clins d’œil abusifs», raconte la plaignante. «Je croyais qu’ils allaient arrêter quand je m’installerais à côté de mon mari. Mais les insultes ont continué», poursuit la jeune femme. Le mari est intervenu pour défendre sa femme. Les insultes ont surgi des deux côtés.
Une fois la dispute finie, la victime s’est dirigée avec son conjoint, vers le commissariat le plus proche et a déposé plainte. Les trois hommes ont été entendus le lendemain par le juge d’instruction et ont demandé à Oumaima de les pardonner et de retirer sa plainte. «Au début, ils ont même essayé de nier et de prétendre qu’ils préparaient un sketch», rapporte-t-elle.
La jeune femme, déterminée à ce que justice soit faite, décide de poursuivre la procédure. «En tant qu’activiste, j’ai toujours été scandalisée par le harcèlement sexuel à l’égard des femmes, j’attendais impatiemment qu’on décrète ce genre de loi. Alors quand j’ai été moi-même victime de harcèlement, je n’ai pas hésité à déposer une plainte pour voir si la loi va vraiment être appliquée». En attendant sa convocation pour paraître devant la Cour, Oumaima Requas devient ainsi la première femme pour laquelle la loi 103.13 relative à la lutte contre la violence faite aux femmes s’appliquerait.