Maroc

Fès-Meknès/Agriculture : les agriculteurs gardent espoir en dépit du contexte difficile

La phase cruciale de préparation du sol se profile à l’horizon, et les agriculteurs attendent avec fébrilité les premières gouttes salvatrices. Pour certains, la pluie n’est pas la seule préoccupation en ce début de saison. Ils doivent aussi faire face à des problèmes d’approvisionnement en semences, engrais, ainsi qu’aux hausses successives du prix du gasoil. 

agriculteurs de la région de Fès-Meknès gardent espoir pour la prochaine saison agricole malgré un contexte difficile. Déjà impactés par les effets de la canicule, ils constatent que les cultures souffrent et que les rendements diminuent. Certaines plantes montrent même des signes de stress thermique. L’une des principales cultures attendues par les agriculteurs de la région est celle de la filière oléicole. Celle-ci représente plus de 40% de la superficie oléicole nationale. Dans la zone de Fès-Saiss, les professionnels estiment que la production des terres exploitées en bour, propices à l’oléiculture, devrait chuter cette année de 70%, après la baisse de 80% enregistrée la saison dernière. «Contrairement aux jeunes arbres de moins de huit ans, les grands arbres de plus de 14 ans sont les plus impactés par la canicule à cause de leur besoin en eau. Pour ces derniers, la situation est déplorable et la plupart des fruits sont complètement desséchés», déplore Abdelkrim Ouardi, vice-président de la Chambre d’agriculture de Fès-Meknès. En revanche, les olives irriguées sont beaucoup moins impactées, avec une production estimée à 60%.

Préparation du sol : les agriculteurs attendent les premières pluies
La phase cruciale de préparation du sol se profile à l’horizon, et les agriculteurs se tiennent dans une attente anticipative des premières gouttes salvatrices. Leur stratégie s’aligne sur le rythme des saisons, car c’est avec l’arrivée des pluies que le sol pourra enfin être labouré et aménagé. Dans la Région de Fès-Meknès, où la saison de semis optimale – coïncidant avec la fenêtre idéale pour tirer parti des précipitations -, survient durant la première quinzaine de novembre, il est impératif de saisir chaque opportunité météorologique.

Autres facteurs qui compliquent la saison
Avant même de penser aux récoltes, les agriculteurs doivent, au préalable, relever plusieurs défis. Selon plusieurs d’entre eux, la pluie n’est pas la seule préoccupation en ce début de saison. Ils doivent aussi faire face à des problèmes d’approvisionnement en semences, engrais, ainsi qu’aux hausses successives du prix du gasoil. «Après une année marquée par la sécheresse, beaucoup ne disposent pas de la trésorerie nécessaire pour acquérir des intrants», nous explique Mourad Maatouki, agriculteur dans la province de Moulay Yacoub. Cela poussera une bonne partie des agriculteurs à se passer de fertilisants, ce qui impactera encore les rendements de la prochaine campagne. Même constat pour le gasoil dont la flambée des prix incitera les cultivateurs à limiter les travaux du sol.

Difficile accès aux ressources hydriques
Au-delà des défis imposés par la sécheresse persistante et les dépenses croissantes liées aux intrants, beaucoup d’exploitants agricoles dans la région se trouvent confrontés à une problématique cruciale : l’accès restreint à la ressource hydrique. La provision en eau issue des réservoirs demeure limitée, et les démarches pour obtenir les autorisations en vue de creuser des puits s’avèrent ardues. Cette rareté grandissante exerce une pression supplémentaire sur les perspectives des agriculteurs, mettant en lumière l’impératif de développer des alternatives durables pour garantir leur survie à long terme.

Mehdi Idrissi / Les Inspirations ÉCO


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