Développement régional à Drâa-Tafilalet: Les scientifiques veulent apporter leur contribution!
Néanmoins, le développement y est encore en deçà de son fort potentiel économique et touristique. Le nouveau président du conseil de cette région, Lahbib Choubani, l’a dit: «la région manque de positionnement clair. Les différentes richesses naturelles demeurent sous-valorisées et exploitées de manière anarchique». Le programme de développement régional, lequel est actuellement en préparation, devrait servir de feuille de route pour le repositionnement de la destination, a-t-il dit, lors du forum «des experts et chercheurs de la région Drâa-Tafilalet».
Trouver le moyen de concilier les objectifs de la recherche scientifique, de développement régional et des régions est essentiel, d’autant plus que les régions font face à des défis sans précédent. La question clé de nos jours est donc de savoir comment la recherche et la science pourrait servir les objectifs de ces régions. Les participants au forum des experts et chercheurs de la région Drâa-Tafilalet, organisé les 26 et 27 mars à Erfoud, étaient catégoriques. Ceux-ci doivent être associés à la conception de toutes les stratégies mises en place pour le développement de cette région, a-t-il été souligné lors de ce forum (www.leseco.ma). Plus de 700 chercheurs originaires de cette région ont répondu présents à cette manifestation pour aborder cette question. Objectif: identifier une stratégie permettant le développement durable et soutenu de la région.
Jusque-là, ils étaient dans leurs laboratoires, instituts de recherches ou encore dans leurs universités, en leur qualité de professeurs. Désormais, ils espèrent donc participer à la conception d’une stratégie de développement régional dans la région Drâa-Tafilalet. «Nous allons tenter de constituer une force de proposition pour les responsables à même de contribuer au développement durable de cette région», affirme Tayeb Sadiki à Erfoud. Tout sourire, ce dernier, qui venait d’être élu à la tête de la fondation «des experts et chercheurs de Drâa-Tafilalet» a tenu à montrer son optimisme sur les chances de ceux-là de constituer une force de proposition notamment en ce qui concerne le développement de la région.
Invités par le conseil de la région Drâa-Tafilalet à prendre part à la réflexion sur une feuille de route fixant le contour d’un plan d’action devant être adoptée pour les années à venir, les chercheurs tenteront d’imaginer un modèle de développement régional pour cette région. Sans surprise, les participants à ce forum ont évoqué les potentialités de cette région fraîchement créée, mais n’ont pas manqué de souligner qu’elle fait face à de nombreux défis, lesquels touchent, entre autres, les infrastructures et l’emploi. «On est conscient que nous avons des défis. C’est pourquoi on se dit qu’il est temps de faire quelque chose. Il faut revoir un modèle de développement spécifique pour notre région», insiste Lahbib Choubani. «Il était nécessaire d’associer également cette élite scientifique à la mise en œuvre de ce modèle de développement régional spécifique à notre région», a-t-il déclaré, lors de cet événement, qui a vu la présence d’élus de la région et de présidents d’universités.
Si les scientifiques y parviennent, auront-ils des chances de peser sur le travail des politiques de la région? Réussiront-ils, comme ils l’espèrent, à faire adopter les projets qu’ils auront proposés dans le cadre de cette initiative? Les chercheurs scientifiques pourront surtout jouer la carte de proposition sur bon nombre de sujets en rapport avec le développement de la région. «Ils ne seront peut-être pas prioritaires, mais les responsables de la gestion locale ne vont pas leur refuser systématiquement des propositions», répond Sadiki, lequel ne manquera pas de souligner que «les dossiers sont tellement nombreux et compliqués que cela nécessite un long travail et une large concertation».
Durant deux jours, plusieurs thématiques ont été abordées pour essayer de toucher aux principales préoccupations des populations de la région Drâa-Tafilat. Quelques-unes ont porté, entre autres, sur l’expertise et la recherche scientifique comme base pour le développement durable, les sciences humaines et sociales au service du développement régional ou encore la valorisation des ressources humaines et naturelles de la région.
La clôture des travaux de ce forum des chercheurs a été marquée par la naissance de l’Association Drâa-Tafilalet d’experts et chercheurs, qui se penchera, durant les jours à venir, sur les besoins et les priorités visant à favoriser l’épanouissement de la région. Des premières idées en termes de développement régional ont déjà été formulées au cours de ce forum, qui constitue une première au Maroc.