Maroc

Cadeaux d’entreprises : les chocolatiers se délectent

En dépit d’une conjoncture particulièrement difficile corrélée par une augmentation des prix de vente, les chocolatiers arrivent à tirer leur épingle du jeu. La tendance des ventes s’est maintenue malgré la crise pandémique, certains chocolatiers parlent même d’une croissance du chiffre d’affaires. En tout cas, ce créneau a encore de beaux jours devant lui.

Il n’y a pas meilleure occasion que la fin de l’année pour offrir un petit plaisir, en guise de gratitude, tel que le chocolat. Une tradition qui s’est installée dans la culture des entreprises depuis plusieurs années. Sauf que pandémie oblige, les chocolatiers ont également subi leur lot de désarroi suite à la crise sanitaire qui a mis à l’arrêt plusieurs secteurs d’activité. Mais, curieusement, la croissance du secteur du chocolat s’est stabilisée durant cette période. Un constat corroboré par de grands chocolatiers de la place.

Cadeaux d’entreprises, jusqu’à 80% du CA
Ce sont deux phénomènes qui ont permis de rééquilibrer le marché. Pour Sofia El Kendouci, propriétaire de «Le Monde de Sophie», le premier est lié au confinement qui a énormément freiné l’acte d’achat en direct des consommateurs. Le second a participé à l’augmentation des ventes et l’adhésion de nouveaux consommateurs bloqués sur le territoire marocain suite à la fermeture des frontières qui étaient tenus de consommer localement. Toutefois, le temps du lockdown, l’activité a été réduite de 50%, selon Sanae Berrada de Rebelle Chocolatier.

En revanche, du côté de Patchi, la franchise libanaise, Loubna Benyaich, la propriétaire atteste qu’aucun recul n’est à noter durant cette période notamment concernant le créneau cadeau d’entreprises. «Au début, les corporate ont hésité, mais ensuite, ils ont maintenu leurs habitudes, celles d’offrir du chocolat en fin d’année, certainement pour s’accrocher à des notes positives», précise-t-elle. Ce créneau, qui représente entre 40 et 80% du chiffre d’affaires des chocolatiers, a bien résisté. Mieux encore, il semble qu’il continue à avoir le vent en poupe en dépit d’une conjoncture particulièrement difficile et instable.

En effet, le mouvement inflationniste, qui a touché en premier lieu les matières premières qui ont explosé, s’est répercuté sur les prix de vente. A noter que le cours du cacao a enregistré en 6 mois, une hausse de 20,13%. S’ajoute à cela l’envolée des produits énergétiques, par ricochet le prix du transport. En conséquence, le secteur a connu une légère augmentation en 2021 et une autre en 2022 pour s’établir entre 10 et 15%. Mais malgré cela, la demande s’est maintenue au même niveau d’antan.

Certes, la conjoncture a impacté les budgets des entreprises, mais ceci ne les a pas empêché d’allouer une part aux cadeaux de fin d’année bien qu’elle soit rognée. «La part de consommation du chocolat en tant que tel est en constante croissance au Maroc depuis quelques années et on assiste à un marché haussier qui se dessine même si elle constitue encore une part faible face à la consommation mondiale. Ceci étant, les cadeaux d’entreprises représentent la plus grosse part du chiffre d’affaires annuel de notre secteur d’activité. Et pour maintenir cette clientèle, il fallait faire preuve d’inventivité et de diversification», partage Sofia El Kendouci. Il faut signaler que contrairement à l’Europe, la consommation de chocolat au Maroc est estimée à près de 1 kg par an versus 8 kg en Europe.

 La diversification s’impose
Quoi qu’il en soit, même si les budgets des entreprises ont été revus à la baisse et les prix des intrants à la hausse, les chocolatiers orientent les clients pour une meilleure optimisation. Ils rivalisent également d’ingéniosité pour proposer de nouveaux concepts susceptibles de plaire aux clients fidèles et de gagner de nouvelles parts de marché. «Diversifier notre activité et apporter plusieurs nouveautés et concepts afin d’attirer les anciens et les nouveaux clients devient un impératif. Nous essayons, ainsi, d’apporter plusieurs nouveaux goûts à notre large gamme de produits», confirme Sanae Berrada.

En effet, face à une concurrence qui devient de plus en plus rude, les opérateurs du secteur s’adaptent au changement d’habitudes des consommateurs, lesquels sont plus exigeants qu’auparavant. «Chaque saison, nous travaillons sur un thème différent à telle enseigne que Patchi a créé un département artistique qui s’adapte et personnalise les offres selon la demande. Les clients le savent et reviennent régulièrement pour découvrir les dernières tendances. Pour cette fin d’année, nous avons réalisé des coffrets bougies senteurs avec chocolat», dévoile Loubna Benyaich.

Pour sa part, le Monde de Sophie investit dans la recherche et développement afin de proposer des produits adaptés aux palais des Marocains qui ne cessent d’évoluer. Toutefois, toujours en matière de nouveautés, un penchant pour les produits artisanaux made in Morocco est de plus en plus exprimé. Unanimement, les chocolatiers affirment que la Morrocan touch est plus prisée notamment par les entreprises. Une autre manière de contribuer au développement du tissu économique local.

Maryam Ouazani / Les Inspirations ÉCO


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