Maroc

Banques participatives : le Maroc sur la bonne voie

«Les banques participatives marocaines sont appelées à faire des efforts plus soutenus dans la mobilisation de l’épargne, notamment par la proposition d’une offre de services de la banque au quotidien qui doit être compétitive, tout en tablant sur le caractère affinitaire qui la distingue de l’offre classique», souligne Finéopolis Institute dans son récent rapport concernant le secteur bancaire participatif marocain.

Selon Finéopolis, le secteur marocain, qui affiche des taux de progression prometteurs, en est à ses balbutiements. En effet, souligne le rapport, les banques participatives «souffrent encore d’un déséquilibre de gestion bilancielle important dû à plusieurs facteurs». Parmi ceux cités dans le rapport, le niveau de dépôts trop faible par rapport aux encours qui ne dépasse pas 35%, le niveau de dépôts courants peu élevé par rapport aux dépôts d’investissement (rémunérés et à terme) et un phénomène «contre-nature» dans le contexte particulier du Maroc qui menace la rentabilité de ces institutions, dont le modèle d’affaires repose structurellement sur un niveau important de ressources gratuites. Par ailleurs, l’institut fait remarquer que ce déséquilibre bilanciel est surtout accentué par une «très grande concentration du portefeuille des financements dans l’immobilier, dont les durations sont typiquement longues (à plus de dix ans) face à des ressources de courtes maturités (WBI, dépôts d’investissement et dépôts à vue) et une quasi-absence d’instruments de refinancement à des maturités plus longues type sukuk». À ce titre, Finéopolis préconise un recentrage vers des segments tels que les professions libérales et les TPME, dont les financements sont caractérisés par des durations plus courtes comme voie à même d’offrir un rééquilibrage possible de la gestion actif passif des banques participatives.

D’un autre côté, le briefing de l’institut indique que «le secteur bancaire participatif marocain fera vraisemblablement face, dans les prochains mois, à sa première vague d’impayés, compte tenu de l’aggravation de la situation économique et de la progression sans précédent des taux de créances en souffrance dans l’ensemble du secteur bancaire». Et pour ne rien arranger, la crise sanitaire de la Covid-19 fait peser un autre risque majeur sur le secteur, lit-on dans le rapport qui explique ceci par l’absence de couverture Takaful. «En cas de décès ou d’invalidité des clients, les banques et fenêtres participatives vont devoir gérer un risque social de conflit avec leurs ayants droit», indique-t-on. Toujours selon Finéopolis, l’encours des financements accordés par le secteur bancaire participatif au Maroc a atteint 7,7 MMDH à fin juin 2020, en progression de 59% en glissement annuel. Quant à l’encours adossé uniquement à la Mourabaha, il a été marqué par une forte concentration du financement immobilier qui accapare à lui seul plus de 88%. Lors du premier semestre 2020, le produit net bancaire (PNB) du secteur a progressé de 75% à 140,5 MDH, fait savoir Finéopolis Institute, précisant que le secteur bancaire participatif a commencé à résorber ses pertes, en passant d’une perte de 207,4 MDH en juin 2019 à une perte de 183,6 MDH au S1-2020 en matière de résultat net, soit une réduction de 11%. La même source ajoute que les charges d’exploitation ont progressé de 8% pour s’établir à 315 MDH. Enfin, en termes de couverture géographique, le secteur bancaire participatif propose ses services à travers 146 agences dédiées et points de vente au sein d’agences classiques, affichant ainsi une évolution en glissement annuel de 18%. 

Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco


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