Afrique : la Cour des comptes exporte son savoir-faire
À l’issue d’une réforme constitutionnelle, la Cour des comptes a été investie de nouvelles missions en 2011. Parmi ces réformes, figure une redéfinition de l’offre de formation en vue de perfectionner les compétences de ses magistrats. Aussi, la Banque africaine de développement (BAD) a-t-elle débloqué près d’un million d’euros dans le but d’élaborer un schéma directeur de formation, de renforcer les capacités des magistrats marocains et étrangers et d’équiper l’établissement de formation en matériel pédagogique et technique, souligne un communiqué de la BAD. Driss Jettou, premier président de la Cour des comptes souligne que «les cycles de formation ont apporté une réelle valeur ajoutée grâce à ce financement de la banque». En plus de la formation initiale des magistrats marocains, cinq cycles spécialisés en contrôle juridictionnel, audit de performance et discipline budgétaire ont aussi profité, dans le cadre de la formation continue, à environ 130 participants issus de vingt-deux pays, indique le communiqué.
À ce propos, Jean de Dieu Rakotondramihamina, président de la Cour des comptes malgache, a déclaré, concernant la discipline budgétaire, que celle-ci leur a permis de bénéficier des expériences des autres cours africaines. «Cette réflexion a même nourri un projet de texte de réformes à Madagascar.» De son côté, Belkacem Omri, magistrat à la Cour des comptes algérienne, estime que la formation sur l’audit de performance a été «riche sur tous les aspects». Même son de cloche chez Papa Gallo Lakh, magistrat à la Cour des comptes sénégalaise qui se réjouit d’avoir «été exposé à une nouvelle perspective en matière d’audit de performance, avec de nouveaux outils de contrôle et d’analyse des risques».
Par ailleurs, Rachid Ismaili Alaoui, président de la Chambre chargée de la santé affirme que «notre courbe d’expérience est ascendante. Ayant maîtrisé les métiers traditionnels du contrôle juridictionnel et de la conformité, nous sommes montés en puissance en matière d’audit de performance et d’évaluation des politiques publiques». «Une expérience dont nous faisons bénéficier les juridictions africaines, chacune différente par son environnement, ses pratiques et son modèle», précise Nordine Rabhi, conseiller, maître et directeur du centre de formation.
Mariama Ndoye / Les Inspirations Éco