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Erdogan menace le régime syrien et s’en prend à Moscou

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a haussé le ton mercredi en affirmant qu’Ankara frapperait le régime syrien « partout » en cas de nouvelle attaque contre ses forces. Il a également adressé une rare critique à l’égard de la Russie, l’accusant de « massacres ».

Cette sévère mise en garde intervient alors que la situation est de plus en plus volatile dans le nord-ouest de la Syrie, où 14 soldats turcs ont été tués en une semaine par des bombardements des forces de Bachar al-Assad, soutenues par Moscou.

La région fait théoriquement l’objet d’un accord de « désescalade » entre Ankara et Moscou. Mais ces derniers jours, la Turquie a considérablement renforcé sa présence militaire dans la province d’Idleb, où le régime et la Russie ont enregistré des gains face aux groupes rebelles et jihadistes ces dernières semaines, au prix d’une grave crise humanitaire.

Ankara voit la situation à Idleb comme une question de sécurité nationale en raison de sa proximité avec la frontière turque. La Turquie redoute que l’offensive du régime syrien ne provoque un nouveau flux de réfugiés vers la Turquie, qui accueille déjà 3,7 millions de Syriens.

« Je déclare que nous frapperons le régime partout » en cas de nouvelles attaques contre les postes d’observation turcs ou toute autre position d’Ankara à Idleb, a déclaré Erdogan, lors d’un discours devant les députés de son parti réunis dans la capitale turque. Alors qu’il s’est efforcé depuis 2016 de développer des relations personnelles étroites avec le président russe, Vladimir Poutine, Erdogan a adressé une rare critique à l’égard de Moscou, signe que la crise d’Idleb empoisonne leurs rapports.

« Le régime et les forces russes qui les soutiennent, ainsi que les milices appuyées par l’Iran, attaquent sans arrêt les civils, commettent des massacres et versent le sang », a lancé le chef de l’Etat turc. Selon le Kremlin, Erdogan et Poutine ont dit souhaiter « la mise en œuvre complète » des accords de désescalade russo-turc en Syrie, lors d’un entretien téléphonique.

Mais loin de cette version policée, Erdogan a laissé éclater sa colère contre les violations répétées de ces accords, dénonçant les « promesses qui ne sont pas respectées ».

Dernier bastion de l’opposition à Assad, la province d’Idleb est dominée par des groupes jihadistes. Moscou a plusieurs fois appelé Ankara à faire plus pour empêcher les attaques de certains de ces groupes contre les forces russes. Le président turc a par ailleurs rappelé un ultimatum déjà adressé la semaine dernière qui somme le régime syrien de se retirer de certaines positions à Idleb.

« Nous sommes déterminés à repousser (le régime) derrière les limites de l’accord de Sotchi, c’est-à-dire de nos postes d’observation, d’ici fin février. Nous ferons tout ce qui est nécessaire, sur terre et dans les airs, sans hésiter ni tergiverser », a-t-il dit.

Selon la presse turque, Ankara a déployé plus de 1.000 véhicules dans la province d’Idleb en deux jours. Erdogan a en outre affirmé que les avions et hélicoptères qui bombardent les civils à Idleb « ne pourront désormais plus mener leurs actions tranquillement comme avant », sans préciser les moyens qui seraient mis en œuvre ou si les appareils russes seraient visés.

par AFP


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