Culture

Une nouvelle vision en gestation

La protection du legs culturel qui retrace la diversité est en ligne de mire. Des partenariats sont projetés avec les entreprises publiques et les collectivités territoriales.

En marge du bilan des festivals organisés par le ministère de la Culture durant la saison culturelle entre avril et octobre, le département de la Culture a annoncé la mise sur les rails d’une nouvelle vision qui anticipe sur les problématiques qui peuvent survenir à l’occasion de la protection du patrimoine immatériel. Plus de 23 festivals sont en effet organisés sous l’égide de l’État chaque année, mais cette optique unidimensionnelle ne semble plus suffire. Les expressions artistiques concernées par la vision projetée devront franchir un nouveau cap en matière de valorisation mais aussi d’ancrage dans le vaste champ identitaire marocain. À la base de la nouvelle vision se trouvent deux piliers. Le premier est le plein exercice des attributions du gouvernement et pas uniquement du département de la Culture, dans l’objectif de renforcer les mesures de protection alors que le 2e fondement réside dans la conclusion d’une nouvelle génération de partenariats avec les établissements publics et les collectivités territoriales. «L’objectif est de préserver la mémoire nationale, de faire connaître aux générations montantes la richesse et la diversité des composantes de la civilisation marocaine et de rendre hommage aux grands noms du patrimoine culturel immatériel», indique la feuille de route du ministère de la Culture. La création d’un centre scientifique permanent qui s’occupera de chaque forme ou expression du patrimoine culturel et artistique et qui va «compiler, répertorier et archiver le bilan des différents volets scientifiques et théoriques de ces festivals, de façon à le mettre au service des chercheurs et étudiants et à contribuer à la sensibilisation sur l’importance de la préservation du patrimoine culturel et artistique», ajoute la même source. Il est à noter que l’État cherche à agir sur le volet de la perception par les Marocains de leur patrimoine culturel ainsi qu’à amener la nouvelle dynamique de patrimonialisation au stade de conscience patrimoniale émergente au sein de la société.

Les principaux domaines d’action de la vision
En plus des sites archéologiques terrestres et subaquatiques et de l’art rupestre qui sont au nombre de 800, la vision englobe aussi les Médinas et les centres historiques. Les données indiquent que le Maroc compte 31 médinas dont sept sont inscrites sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO : Médina de Fès (1981), Médina de Marrakech (1985), Ville historique de Meknès (1996), Médina de Tétouan (ancienne Titawin) (1997), Médina d’Essaouira (ancienne Mogador) (2001), la Ville portugaise de Mazagan – El Jadida (2004) et Rabat, ville historique (2012), y compris sa médina. Pour les Ksour et kasbahs, les actions seront cruciales. Le cas le plus urgent à traiter est celui de la région de Souss-Massa-Drâa, qui compte environ 86 ksours et 300 kasbahs inventoriés, avec cependant plus de 200 kasbahs qui sont dans un état de délabrement avancé. Le gros des efforts portera aussi sur les sites et monuments religieux. Il s’agit pour l’essentiel de mosquées, de médersas, de zaouïas, de tombeaux de saints et de saintes, de synagogues et d’églises. Les vestiges des implantations humaines et des paysages naturels et urbains de valeur historique, sociale, architecturale ou scientifique créées pour des besoins industriels seront aussi concernés par la nouvelle vision.


L’état des lieux du patrimoine immatériel

L’inventaire du patrimoine culturel immatériel est entamé de manière méthodique depuis la ratification en 2006 par le Maroc de la Convention pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO adoptée en 2003. Cinq éléments de ce patrimoine sont reconnus par l’UNESCO comme faisant partie du patrimoine de l’humanité : l’Espace culturel de la Place Jemaâ El Fna, le Moussem de Tan-Tan, la Fauconnerie, la Diète méditerranéenne et le Festival des cerises de Sefrou. En 2014, un nouvel élément, «l’Argan, pratiques et savoir-faire liés à l’arganier» est venu s’ajouter à la liste représentative du patrimoine immatériel de l’UNESCO. Selon la feuille de route, l’une des modalités de sauvegarde largement adoptée aujourd’hui consiste à reconnaître des personnes détentrices de savoirs dans un domaine du patrimoine culturel immatériel et les distinguer en tant que trésors humains vivants. Ce système pour lequel un projet de loi est préparé dans le cadre de la stratégie Patrimoine 2020 permettra d’encourager la transmission qui s’avère être le maillon faible de la préservation de ce patrimoine intangible.


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