Parution : les Belkeziz redonnent vie au patrimoine légué par Al-Mansur Ed-Dahbi
Les Belkeziz, père et fille, nous font plonger dans le patrimoine inestimable légué par le sixième sultan saâdien, Al-Mansur Ed-Dahbi. Plans, reconstitutions 3D et descriptions détaillées des réalisations majeures du sultan sont recompilés dans l’ouvrage «Palais et forteresses d’Al-Mansur Ed-Dahbi sublimés par son vizir Abdelaziz El Fashtali», présenté à Casablanca, jeudi 22 février, dans le cadre des rendez-vous du patrimoine organisés par l’association Casamémoire.
Devant une salle pleine d’architectes, archéologues et autres passionnés de l’histoire du Maroc, l’architecte et spécialiste du patrimoine, Soad Belkeziz, a présenté son dernier ouvrage, coécrit avec son père, Mohamed Ben Abdeljalil Belkeziz, linguiste érudit, auteur d’une cinquantaine d’ouvrages. La collaboration entre le père et la fille s’est faite naturellement et a même été capitale, admet l’architecte. Afin d’étudier et d’analyser les écrits du vizir Abdelaziz El Fashtali, qui rédigea «Manahil al-Safa fi Akhbar al moulouk al-shurafa», l’architecte s’est adressé à son père. «Nous avons mis plus d’une année pour comprendre les écrits d’El Fashtali, car les techniques très complexes utilisées à l’époque étaient décrites en arabe d’antan, ce qui forcément était très challengeant», explique l’architecte.
Des mystères enfin résolus
La tâche loin d’être mince a finalement permis de comprendre plusieurs passages encore mal compris des écrits du thuriféraire du sultan. El Fashtali apporte notamment des détails inédits sur Dar al Kobra, actuellement palais El Badi. «Les auteurs n’avaient jamais pu découvrir comment on pouvait entrer à Dar Al Kobra. Et grâce aux écrits, à des enquêtes sur le terrain et à l’étude de divers plans, nous avons réussi à localiser les deux entrées», a révélé Soad Belkeziz, soulignant qu’un plan, dont la confection a pris plusieurs années, a été publié dans l’ouvrage.
Patrimoine souvent imité
Le livre comprend d’ailleurs plusieurs autres détails fascinants, à l’instar des mosaïques et des arcs qui ornaient le palais construit pour célébrer la victoire du sultan dans la bataille des Trois Rois. Aujourd’hui en ruine, ce lieu mythique de la ville ocre est «un patrimoine qui a souvent voulu être imité, mais n’a jamais été égalé», souligne Soad Belkeziz. Outre les trésors architecturaux légués par Al-Mansur Ed-Dahbi, l’ouvrage évoque également les avancées importantes de cette époque dans divers domaines, notamment dans le domaine hydraulique avec la construction de plusieurs systèmes innovants, ou encore dans le domaine de la sociologie avec une renaissance et un nouveau souffle dans la scène artistique, culturelle et politique du Maroc.
Faiza Rhoul / Les Inspirations ÉCO
