Culture

La vie en rouge et noir de Maria Kabbaj

Du 26 mai au 25 juin, la plateforme de rencontres, de réflexion et d’expositions Thinkart présentera une exposition monographique consacrée à l’artiste maroco‐libanaise, Maria Kabbaj : Ronds rouges et traits noirs.

Composée d’œuvres inédites, cette exposition permet de découvrir le travail de peinture, de sculpture en bronze, d’estampe et de photographie de Maria Kabbaj, une artiste maroco-libanaise, née en 1986 à Casablanca. Après son baccalauréat, elle intègre une classe préparatoire aux métiers de l’art à Paris. Reçue au prestigieux Central Saint Martins Collège of Art and Design à Londres, elle obtient son bachelor en Fashion Communicaion and Promotion avec mention. Pour son année de césure, Maria travaille aux côtés du grand photographe d’origine japonaise, basé à New-York depuis les années 50, Hiro. De retour au Maroc, la galerie Matisse lui consacre en 2013 une exposition personnelle de son travail photographique.

Elle participe à de nombreuses expositions collectives à la Fondation CDG (2014), au Billboard Casablanca Festival (2015) et à Mastermind Art Program (2016). Du 26 mai au 25 juin, l’artiste présente son travail au Maroc. Maria Kabbaj est une jeune femme «radicante». Ce terme est emprunté à Nicolas Bourriaud qui l’emploie pour qualifier une génération d’artistes qui fait pousser ses racines au fur et à mesure qu’elle avance, une génération à laquelle Maria s’identifie. Elle nourrit son œuvre protéiforme, en majeure partie autobiographique, par des références maghrébines, africaines, proche-orientales et européennes donnant à son parcours un caractère pour le moins singulier. Les premières toiles de Maria datent de 2007. Alors âgée de 21 ans, elle peint pour elle, comme si son pinceau était un prolongement de son intérieur, un sauf-conduit vers sa réalité.

Ses tableaux ont une dimension expressive qui exprime un équilibre précaire entre cet aveu de soi, intime et spontané, et ces compositions réfléchies aux couleurs fortes. On retrouve une démarche similaire dans la pratique photographique de Maria Kabbaj. C’est à la galerie Matisse à Casablanca que l’on a pu découvrir, en 2013, ses premiers travaux photo à travers l’exposition Embrace. Ici encore, c’est une conception plasticienne qui domine. L’artiste considère en effet que la réflexion, la composition et la mise en scène sont une forme constituante et nécessaire de l’expression photographique : «Une photographie réussie est avant tout une idée bien réfléchie».

Ce n’est que récemment que Maria s’est consacrée à la sculpture. Les quelques œuvres qu’elle expose aujourd’hui sont, comme la majeure partie de son art, inspirées des relations humaines. Avec ronds rouges et traits noirs, Maria Kabbaj propose au public une immersion dans son univers et elle choisit pour cela un espace inédit pour accueillir l’exposition : un hangar désaffecté et spécialement réhabilité pour l’occasion en plein cœur de Casablanca.  


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