Éco-Business

Digital : le Maroc affirme son leadership régional

Le Maroc confirme sa position de destination numérique de choix. Selon le rapport «Africa’s Digital Leap: Cloud, Connectivity & AI in the Next Decade», qui vient d’être publié par «Heirs Technologie», le Royaume enregistre une montée en puissance dans le cloud, les infrastructures de données et l’intelligence artificielle. Casablanca y apparaît comme un cœur battant du numérique. Elle est même appelée à devenir un cluster technologique continental.

Le Maroc consolide son positionnement en tant que pôle technologique régional. Le rapport «Africa’s Digital Leap : Cloud, Connectivity & AI in the Next Decade», que vient tout juste de publier «Heirs Technologie», dresse un état des lieux précis de l’avancée du Royaume dans les infrastructures cloud, l’intelligence artificielle et l’écosystème des startups. Un document qui confirme la montée en puissance du Maroc, engagé dans une trajectoire où le digital devient un levier majeur de compétitivité et d’intégration dans l’économie mondiale.

Dans ce rapport, Casablanca se positionne comme cœur battant des infrastructures cloud, avec huit data centers opérationnels. Ce qui permet au Maroc de disposer d’une infrastructure solide capable de répondre aux besoins croissants en hébergement et en traitement de données. Ces équipements sont opérés par des entreprises télécoms et des intégrateurs régionaux. Leur pari : miser sur la proximité pour offrir des solutions adaptées aux entreprises locales et internationales présentes dans le Royaume.

Par ailleurs, l’installation d’Oracle Cloud Infrastructure à Casablanca constitue un tournant. Le géant américain du cloud a fait du Maroc l’une de ses plateformes stratégiques sur le continent. L’année 2024 a marqué une étape supplémentaire avec l’annonce de l’ouverture de deux nouvelles régions cloud. Ainsi, Oracle a confirmé sa volonté d’ancrer durablement son développement dans le Royaume.

R&D et investissements : une montée en puissance
Au-delà des infrastructures physiques, c’est l’investissement en recherche et développement qui renseigne sur la confiance accordée au marché marocain. Dans ce sens, le document rappelle qu’Oracle a accru ses efforts dans ce domaine en 2024. Le rôle du pays dans la conception de solutions innovantes adaptées aux besoins africains se retrouve ainsi renforcé.

De plus, le rapport place le Maroc parmi les nations engagées dans des investissements transformateurs en infrastructures numériques, au même titre que le Nigeria, le Kenya, l’Afrique du Sud et le Ghana. Ce positionnement confirme la stratégie nationale du pays, qui veut faire du numérique un pilier du développement économique (avec des retombées attendues en matière d’emploi qualifié, d’attractivité des IDE et de montée en compétences locales).

Le Royaume se distingue également par le dynamisme de son écosystème entrepreneurial. Le rapport le classe en Tier 2 pour l’activité des startups en IA. Il héberge, avec ses pairs régionaux, environ 160 jeunes pousses actives. Celles-ci explorent des domaines variés allant de la santé numérique à la fintech, en passant par les solutions de gestion des données et l’agriculture intelligente.

Côté financement, le rapport ne précise pas exactement le montant des levées de fonds réalisées par les startups IA marocaines. Mais seulement un montant cumulé de 170 milliards de dollars que partage jusqu’ici le Royaume avec le Ghana, Maurice, le Rwanda et la Tunisie. Ce montant, bien que modeste comparé aux pôles majeurs, tels que le Nigeria ou l’Afrique du Sud, s’inscrit dans une dynamique de progression constante. L’idée ici est que le Royaume s’affirme comme un marché en traction, où les investisseurs commencent à percevoir des perspectives solides de retour sur investissement.

Le rapport classe les pays africains en trois catégories par rapport à l’intelligence artificielle : AI leaders, Ai contenders et AInascent (émergents). Le Maroc y figure dans la catégorie des «AI contenders», dans la cartographie mondiale des économies prêtes à déployer l’IA à grande échelle. Entre 2019 et 2025, le pays a attiré 83 milliards de dollars d’investissements directs en IA. Un signe qui témoigne de l’intérêt croissant des acteurs internationaux pour ses capacités technologiques et ses ressources humaines qualifiées.

Casablanca, futur hub continental de l’IA
En outre, le document estime que le marché africain de l’IA atteindra 4,51 milliards de dollars d’ici la fin de l’année. À ce titre, il prévoit une participation notable du Maroc à ce chiffre d’affaires, aux côtés des grandes économies du continent : l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya et l’Égypte. Ce qui placerait le pays dans une position stratégique pour capter de nouveaux flux d’investissement et accélérer le transfert de technologies.

Dans la foulée, Casablanca confirmera sa place de cluster technologique régional et de passerelle technologique vers d’autres villes africaines. Elle jouera, à ce titre, le rôle de plateforme de services numériques pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique du Nord.

Par ailleurs, le pays est déjà intégré dans plusieurs projets continentaux de câbles sous-marins et d’interconnexions. Une démarche qui renforce son rôle de passerelle numérique entre l’Europe et l’Afrique. Elle constitue également un atout stratégique décisif en matière de sécurité des flux de données.

Afrique : le grand saut numérique

Au-delà du cas marocain, le rapport met en lumière une tendance lourde : les contours de l’économie africaine se redessinent. Le continent entre dans une décennie décisive où le cloud, la connectivité et l’intelligence artificielle sont les nouveaux moteurs de la croissance.

Le document indique que les grandes puissances régionales (Nigeria, Kenya, Afrique du Sud et Ghana) mènent la marche avec des investissements structurants dans les data centers, les hubs cloud et les corridors numériques.

Ces projets ne se limitent pas à répondre aux besoins locaux. Ils visent à ancrer l’Afrique dans les circuits mondiaux de la donnée et de l’économie numérique. Les fournisseurs globaux, eux, déploient désormais des infrastructures directement sur le continent. Une tendance qui réduit la dépendance aux serveurs situés en Europe ou ailleurs et marque un tournant dans la souveraineté numérique africaine. Un enjeu de plus en plus critique.

Abdelhafid Marzak / Les Inspirations ÉCO



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