Festival : les musiques urbaines ont un L’Boulevard

Du 18 au 21 septembre, L’Boulevard revient avec sa scène du stade R.U.C., dédiée au musiques urbaines, marocaines ou d’ailleurs. Un rendez-vous incontournable dans la vie culturelle casablancaise, voire nationale. Entrée libre et gratuite, dans la limite des places disponibles.
Si Casablanca devait avoir «son» festival, ce serait L’Boulevard. Il y a de la place pour beaucoup d’autres, mais il a la précellence de l’ancienneté. Depuis sa première édition, en 1999, L’Boulevard est resté fidèle à son concept original de mise en valeur et de promotion des musiques actuelles. Nombre de talents de la scène rock, hip-hop ou métal se sont révélés au grand public en passant par le Tremplin, la compétition (bon enfant) de jeunes musiciens émergents.
En 1999, les organisateurs avaient «la certitude que des musicien·ne·s, des groupes, des sons existaient, mais qu’il leur manquait une chose essentielle : une scène. Pas une scène symbolique. Une vraie. Avec du son, des lumières, du public. Une scène sur laquelle on monte, non pas parce qu’on est déjà prêt, mais parce qu’on a besoin d’y être pour le devenir».
Cette 23e édition se tiendra donc dans le stade du R.U.C. Elle durera 4 jours, du 18 au 21 septembre 2025. L’entrée sera gratuite, de 16 h à 23 h 30. Il est toutefois conseillé de venir dès 16 heures, préviennent les organisateurs. Au programme : concerts live, compétition du Tremplin, cirque, danse, ateliers, formation, souk créatif, cosplay…
Plus de 37 formations sont attendues, venues du Maroc, mais aussi de Palestine, du Niger, de France, de Suède, de Hongrie et de Trinité-et-Tobago. Sont annoncés les climats sombres et envoûtants de Katatonia, l’énergie de 7ari et de Madd, le folk-punk incandescent de Bohemian Betyars, la puissance de Mehdi Black Wind, la poésie de Soukaina Fahsi, le souffle du désert de Bombino, la technicité implacable de Gorod, l’univers singulier de Saad Tiouly, l’electro afro-orientale du Palestinien Isam Elias ou encore les vibrations reggae de Queen Omega.
Ateliers et formations
Différents ateliers sont aussi proposés aux artistes. Centrée sur la transmission et l’accompagnement, elle propose un ensemble d’ateliers pratiques, artistiques et professionnels animés par des intervenants expérimentés. Côté technique, les groupes travailleront sur la rédaction d’une fiche technique, la préparation d’un concert et le dialogue avec les régisseurs.
Par ailleurs, depuis 2017, le festival L’Boulevard ouvre ses portes à la jeunesse casablancaise à travers un programme de visites pédagogiques conçu pour faire découvrir les coulisses des métiers culturels, en lien avec les maisons de jeunes, l’OFPPT, les établissements universitaires et les associations locales.
De plus, le programme Gender@Work, une initiative panafricaine portée par la fondation Music In Africa, a été lancé en 2019. Ce programme vise à renforcer les compétences des femmes dans l’industrie musicale, notamment dans les métiers techniques, encore très largement masculins, à travers des formations, du mentorat, des stages et un accompagnement vers l’emploi.
Espace sûr pour le public
Souk Rassek est un dispositif de sensibilisation et de médiation contre les violences basées sur le genre (VBG) en milieu festif, initié par l’EAC-L’Boulvart et développé en partenariat avec l’association 4S. Pour sa troisième édition, il sera à nouveau déployé pendant L’Boulevard, au sein du Souk associatif et créatif, lieu de passage et de rencontre entre publics, associations et créateurs.
En parallèle, la patrouille Souk Rassek, identifiable à ses gilets, circulera sur le site en petits groupes pour prévenir les situations à risque, intervenir avec bienveillance, et accompagner toute personne ayant besoin de soutien.
Enfin, l’ancien atelier d’écriture évolue cette année en une rencontre autour de la littérature, de la poésie et de la musique, qui ouvre un espace de dialogue entre disciplines artistiques et invite les jeunes musiciens à nourrir leur imaginaire au-delà de leurs seuls instruments.
Murtada Calamy / Les Inspirations ÉCO